INFO BFMTV. Jean-Noël Barrot et Bruno Retailleau ont reçu les agents et l'ambassadeur expulsés d’Algérie

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle. - Ludovic MARIN / AFP
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot s'est entretenu ce mardi 22 avril avec l'ambassadeur de France à Alger, rappelé pour consultations le 15 avril dernier, dans un contexte de tensions entre les deux pays, appris BFMTV.
À l'issue de cette rencontre, Jean-Noël Barrot et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau ont rencontré les douze agents détachés auprès de l'ambassade de France à Alger, expulsés la semaine dernière, en présence de l'ambassadeur. Une mesure inédite depuis 1962 "injustifiée", selon le ministre des Affaires étrangères.
Un contexte de fortes tensions entre Paris et Alger
Le 14 avril dernier, les autorités algériennes ont demandé à 12 agents français, certains relevant du ministère de l'Intérieur, de quitter le territoire sous 48 heures. Pour la diplomatie française, il s'agit d'une réponse à l'arrestation de trois ressortissants algériens "soupçonnés de faits graves sur le territoire national français".
Trois personnes, dont un agent consulaire algérien, soupçonnées d'être impliquées dans l'enlèvement de l'influenceur Amir Boukhors en avril 2024 ont été mises en examen mi-avril pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
L'Algérie avait alors protesté contre la mise en examen de son agent consulaire, qualifiant l'argumentaire du ministère de l'Intérieur de "vermoulu et farfelu".
"Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises" avait prévenu le ministère algérien des Affaires étrangères.
Selon la diplomatie algérienne, Bruno Retailleau "porte la responsabilité entière de la tournure que prennent les relations entre l'Algérie et la France au moment où celles-ci venaient d'entamer une phase de décrispation".
En réponse, Paris a expulsé 12 agents algériens, une "mesure de protestation" et de "stricte réciprocité", selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Ce dernier laisse la porte ouverte à une résolution diplomatique de la crise, estimant qu'il faudra "à terme" reprendre le dialogue "dans l'intérêt des Français".
Ces tensions entre Paris et Alger interviennent après un bref réchauffement des relations entre les deux pays. Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient acté fin mars la fin d'une forte crise, qui avait conduit les deux pays au bord de la rupture diplomatique. En cause notamment, le revirement français sur le Sahara occidental, ou encore la condamnation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.