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"Une fin de vie gâchée": un octogénaire meurt suite à la grève des pharmacies le 18 septembre

Le fronton d'une pharmacie (illustration)

Le fronton d'une pharmacie (illustration) - LOIC VENANCE

Une infirmière n’a pas pu trouver une pharmacie ouverte pour soulager son patient en fin de vie, au cours de la journée du 18 septembre, en pleine grêve nationale pour protester contre la politique du gouvernement.

Un homme âgé de 81 ans est mort jeudi 18 septembre dans le secteur de Saint-Omer, après que son infirmière n'a pas réussi à trouver de pharmacies ouvertes, en plein jour de grève nationale pour protester contre le plan budgétaire de François Bayrou, rapporte La Voix du Nord.

Selon le quotidien, aucune pharmacie n’avait été réquisitionnée. "Il y a seulement des pharmacies de garde le soir et les week-ends", a de son côté indiqué l’Agence régionale de santé (ARS) auprès du quotidien.

"Un de mes patients, âgé de 81 ans, était en fin de vie, il avait besoin d’être sédaté dès le matin; c’est-à-dire d’avoir un traitement pour le soulager. Il avait une ordonnance du médecin", explique sa soignante Mélanie Leroy, qui n'a finalement pas pu se doter du médicament pour aider le patient.

"Je trouve que c’est terrible d’en arriver là"

"Pas une pharmacie n’était ouverte, on a contacté celle de l’hôpital qui n’a pas voulu nous dépanner, j’ai un ami pharmacien qui hélas n’avait pas le médicament prescrit. Je trouve que c’est terrible d’en arriver là, de devoir se démener de la sorte", s'insurge-t-elle auprès du quotidien.

L'ami en question, le pharmacien d’Arques Charles Vercruysse était également remonté contre l'organisation des pharmacies.

"Cette grève et la fermeture des pharmacies étaient annoncées depuis longtemps. Les autorités étaient au courant et n’ont rien organisé en prévision. Cet homme a eu une fin de vie gâchée", explique son ami pharmacien.

Le patient est finalement mort jeudi après-midi, faute d'avoir trouvé une pharmacie, l'infirmière précisant toutefois qu"'il aurait pu être emmené à l’hôpital" mais que l'homme "voulait mourir chez lui". "Son médecin, l’infirmière et moi-même sommes choqués", a confié son ami.

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En réaction à ce drame, l’Agence régionale de santé a indiqué "se tenir à disposition des professionnels pour comprendre pourquoi l’infirmière n’a pas pu disposer des médicaments", précisant également que deux pharmacies étaient ouvertes à moins de 20 kilomètres d’Arques.

Ilyana Hamiti