Boualem Sansal: Emmanuel Macron souhaite sa libération avec "ardeur" et se dit "confiant"

Le chef de l'État a jugé ce 11 avril que l'écrivain faisait l'objet d'une "attention particulière" de la part de l'Algérie. Emmanuel Macron mise sur une grâce présidentielle pour lui "permettre de recouvrer sa plus complète liberté".

Un message d'espoir. Interrogé sur le sort de l'écrivain Boualem Sansal, condamné fin mars à cinq ans de la prison ferme en Algérie, Emmanuel Macron affiche son optimisme dans un contexte de net réchauffement des relations entre Alger et Paris.

En marge d'un déplacement au salon du livre à Paris ce jeudi, le chef de l'État s'est dit "confiant" dans une éventuelle libération, indiquant que l'intellectuel franco-algérien faisait l'objet d'une "attention particulière" de la part des autorités algériennes.

"Recouvrir sa plus complète liberté"

Après plusieurs de mois de détention, Boualem Sansal, qui avait été arrêté dès son arrivée à Alger en novembre dernier, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500.000 dinars, soit environ 3.500 euros, en mars dernier.

Lors de son procès, le procureur avait, lui, requis dix ans de prison ferme à l'encontre du romancier. L'État français mise désormais sur une éventuelle grâce présidentielle pour libérer l'intellectuel, d'autant plus qu'il est gravement malade.

"Notre souhait le plus ardent, et ce sur quoi nous travaillons, c'est sur le fait que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer sa plus complète liberté", a encore insisté le chef de l'État.

Un appel à "l'humanité"

La situation de Boualem Sansal a aggravé des tensions déjà très fortes entre les deux pays depuis l'annonce par le président français Emmanuel Macron de son soutien à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le territoire disputé du Sahara occidental.

L'écrivain a été condamné pour atteinte à l'intégrité du territoire algérien, pour avoir repris à son compte, dans Frontières, un média français d'extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l'Algérie sous la colonisation française.

Dans la foulée de la condamnation de l'intellectuel, Emmanuel Macron avait appelé les autorités algériennes à faire preuve "d'humanité".

Marie-Pierre Bourgeois