"À genoux, les mains sur la tête": à son procès, Cédric Jubillar interrogé sur ses méthodes éducatives

Cédric Jubillar était-il violent avec ses enfants? C'est la question qui se pose ce mardi 30 septembre au tribunal d'Albi (Tarn). Lors de cette nouvelle journée au procès du peintre-plaquiste, jugé pour le meurtre de son épouse Delphine, dont le corps n'a jamais été retrouvé, la famille de cette dernière a décrit face à la cour un père très autoritaire, voire violent envers son fils Louis, aujourd'hui âgé de 11 ans.
À la barre ce mardi, la tante de Delphine fond en larmes en relatant une punition infligée sous ses yeux par Cédric Jubillar à son fils Louis, en août 2020. L'enfant de 6 ans n'avait alors pas dit "bonjour", et avait été forcé par son père à s'agenouiller, les mains sur la tête, raconte Elisabeth C. Très émue, elle explique s'être alors interposée.
Sébastien, l'un des deux frères de Delphine Jubillar, a également été témoin de ce type de situations. "En janvier 2020, au retour d'un festival, Louis a fait un doigt d'honneur. Ça n'a pas plu à Cédric, qui l'a pris à parti violemment", se rappelle-t-il ce mardi. Lors d'un autre épisode, le peintre-plaquiste aurait lâché à l'intention de son fils: "Au moins, tu es comme papa, tu sais bien cacher tes bêtises."
La sœur de Delphine, entendue un peu plus tôt dans la matinée, a elle aussi assisté aux remontrances de son beau-frère envers Louis. Elle relate notamment un repas de famille, alors que Louis était âgé de 5 ans. "Il jouait et il courait, et Cédric était sur un tabouret et lui a donné un coup de pied assez violent. Il disait à Delphine de pas s'en mêler, qu'il fallait l'élever à la dure", explique Stéphanie. Plus tard, une cousine évoquera à la barre une forte gifle administrée à Louis. Le petit garçon n'avait alors que 2 ans.
"Il faut qu'ils aient peur"
À l'évocation des récits concernant son fils ce mardi, Cédric Jubillar semble trépigner dans son box, sa jambe bouge nerveusement. Finalement interrogé par la présidente aux sujets des punitions infligées à Louis, il explique ne pas se souvenir des épisodes évoqués plus tôt.
Cependant, il ne nie pas qu'il a pu avoir des méthodes éducatives autoritaires. "Les enfants, c'est sûr qu'il faut qu'ils aient peur. Mais je ne les terrorisais pas, on passait de très bons moments ensemble", répond-il.
"Il faut qu'ils aient peur, sinon on se fait bouffer", ajoute l'accusé.
Alors que Me Malika Chmani, avocate des enfants Jubillar, rapporte auprès de BFMTV que Cédric avait déjà obligé son fils à s'agenouiller sur des Lego en guise de punition, l'intéressé reconnaît qu'il "le mettait au coin, à genoux, les mains sur la tête". "Les Lego, c'est pas de ma faute s'ils traînaient", déclare-t-il néanmoins.
Selon Me Chmani, encore aujourd'hui, "spontanément, lorsqu'on lui dit qu'il est puni, [Louis] va se mettre à genoux par terre, et ça ce n'est pas possible". La semaine dernière, entendue, l'administratrice ad hoc des enfants de Cédric et Delphine Jubillar avait assuré que Louis était "convaincu" de la cupabilité de son père dans la disparition de sa mère. Si les enfants ne sont pas présents lors de ce procès, leur témoignage devrait être lu dans les jours à venir.