DIRECT. "Les enfants, 'il faut qu'ils aient peur": à son procès, Cédric Jubillar répond sur ses méthodes éducatives
L'ESSENTIEL
- Cette deuxième semaine du procès se poursuit ce mardi avec l'audition des parties civiles. Les proches de Delphine Jubillar sont entendus par le juge. Lire la brève
- Les frères et la sœur de Delphine Jubillar s'expriment à la barre. L'oncle, la tante, et la cousine de Delphine seront également entendus. Lire la brève
- Lundi, Dominique Alzeari, ancien procureur de la République de Toulouse, s'est présenté à la barre au procès de Cédric Jubillar. Les avocats du prévenu l'accusent d'être le "péché originel de ce dossier". Lire l'article
- L'administratrice en charge du suivi et de la protection des deux enfants du couple Jubillar a indiqué que Louis, le plus âgé de la fratrie, "est convaincu" que son père est responsable de la disparition de sa mère. Lire l'article
"Delphine, c'était quelqu'un de gentil": à la barre, la tante de Delphine évoque ses souvenirs et les "méthodes éducatives" de Cédric Jubillar
Après la prise de parole de Cédric Jubillar, c'est au tour d'Élisabeth C., une tante de Delphine, de s'exprimer à la barre. Elle fait référence à des événements passés dont elle a été témoin.
"Delphine c'était quelqu'un de gentil, qui aimait ses enfants, bonne infirmière", confie-t-elle à voix basse.
Elle raconte ensuite s'être interposée, en août 2020, lors d'une sanction infligée par Cédric Jubillar à son fils Louis. En larmes, Élisabeth C. explique que l'enfant n'avait pas dit bonjour et que son père serait alors venu le chercher pour le punir, à genoux et les mains sur la tête.
Cédric Jubillar se défend d'avoir violenté son fils Louis par le passé
Au cours de l'audience, c'est désormais au sujet de son fils Louis que Cédric Jubillar prend la parole.
Plus tôt dans la journée, la belle-famille de l'homme de 38 ans avait expliqué que Cédric Jubillar pouvait être "violent" dans sa manière d'éduquer son enfant. Sollicité sur ce point par les magistrats, l'accusé se justifie.
"Je le mettais au coin, à genoux, les mains sur la tête", a-t-il détaillé. "Les Lego, c'est pas de ma faute s'ils traînaient."
À la famille de Delphine, Cédric Jubillar répond ensuite: "moi aussi j'aimerais avoir une vérité à leur dire, mais que je n'ai pas."
"Il faut qu'ils aient peur": Cédric Jubillar revient sur les "méthodes éducatives" qu'il applique sur ses enfants
Cédric Jubillar, interrogé par les magistrats, revient en détails sur ses "méthodes éducatives".
"Les enfants, c'est sûr qu'il faut qu'ils aient peur, mais je ne le terrorisais pas, on passait des très bons moments ensemble", a-t-il précisé avant d'ajouter: "oui il faut qu'ils aient peur, sinon on se fait bouffer."
Interrogé sur un éventuel départ de Delphine vers une secte, Cédric Jubillar dit "s'être posé la question"
Depuis le banc des accusés, Cédric Jubillar a affirmé, ce mardi, s'être "posé la question" du départ de son épouse Delphine vers le jihad ou dans les rangs d'une secte.
"Quand j'ai reçu courrier des témoins de Jéhovah fin décembre, je me suis posé la question", a-t-il répondu à la présidente de la cour d'assises.
Cédric Jubillar dit aussi avoir vu Delphine prier sur le canapé du domicile familial, "les mains vers le ciel".
Cédric Jubillar reconnaît avoir "un langage qui n'est pas très correct" et peut "dire salope ou connasse"
Concernant les violences relatées ce matin en audience et dont la victime aurait été son fils Louis, aujourd'hui âgé de 11 ans, Cédric Jubillar semble n'avoir aucun souvenir.
Sur les éventuels mots humiliants qu'il aurait adressés à Delphine avant la disparition de celle-ci, l'accusé tempère et explique avoir "un langage qui n'est pas très correct, donc oui, c'est possible, je peux dire salope ou connasse".
"C'était toujours elle qui décidait de ce qu'on faisait ou de ce qu'on ne faisait pas, c'est elle qui portait la culotte", a également ajouté Cédric Jubillar.
Reprise du procès, la parole est donnée à Cédric Jubillar
Après la pause du déjeuner, l'audience reprend et c'est au tour de Cédric Jubillar de s'exprimer.
Cédric Jubillar, principal accusé dans l'affaire de la disparition de Delphine Jubillar fin 2020, revient sur ses relations avec la famille de son épouse.
"On était plutôt distant les uns des autres, pas d'affinités plus que ça", a-t-il assuré devant les magistrats.
Suspension d'audience, reprise de celle-ci à 14 heures
Après la déposition du second frère de Delphine Jubillar, Matthieu, l'audience a à nouveau été suspendue.
Le procès reprendra à 14 heures.
Avant sa disparition, Delphine était "amaigrie"
Quelques mois avant la disparition de Delphine, son deuxième frère Matthieu l'avait trouvé "amaigrie".
"La dernière fois que je vois Delphine c'est au mois d'août-septembre 2020. Elle parle de ses difficultés financières, elle est amaigrie", se souvient Matthieu.
Interrogée plus tôt, la soeur de Delphine a aussi déclaré avoir trouvé la jeune femme dans le même état de forme.
Cédric Jubillar semble nerveux à l'écoute des auditions sur son fils
À l'écoute des témoignages des proches de sa femme, Cédric Jubillar semble parfois trépigner derrière son box et bouger sa jambe nerveusement lorsqu'il est question notamment de son fils, Louis.
Toujours à la barre, Sébastien, le frère de Delphine, relate d'un épisode au cours duquel Cédric Jubillar aurait sermonné Louis. Une phrase avait retenu son attention:
"Au moins, tu es comme papa, tu sais bien cacher tes bêtises", aurait dit Cédric Jubillar à son fils Louis.
Cédric Jubillar "rabaissait" Delphine, selon son frère Sébastien
Selon Sébastien, l'un des frères de Delphine, Cédric Jubillar avait un comportement agressif envers sa soeur.
"Il la rabaissait clairement, je n'ai pas de souvenirs précis, mais c'était négatif. Delphine restait taiseuse et ne parlait pas beaucoup", affirme l'homme.
Au lendemain de la disparition de Delphine, Sébastien dit avoir reçu un appel de Cédric Jubillar aux alentours de 8 heures du matin, le 16 décembre 2020.
"Où est ta soeur, je sais qu'elle est chez toi, je vais appeler les flics, dis moi la vérité", aurait déclaré Cédric Jubillar selon la retranscription de Sébastien.
"J'ai trouvé certaines choses bizarres, j'ai assez vite soupçonné Cédric", avance le frère de Delphine.
Reprise du procès
Après une suspension d'audience, le procès de Cédric Jubillar reprend.
Cédric Jubillar forçait son fils "à se mettre à genoux sur des Legos", affirme l'avocate des enfants Jubillar
Interrogée par des journalistes de BFMTV présents au procès, l'avocate des enfants Jubillar, Me Malika Chmani, soutient que Cédric Jubillar exerçait des violences physiques à l'égard de son fils Louis, âgé de 6 ans aux moments de la disparition de sa mère.
Parmi les punitions affligées, Cédric Jubillar obligeait son fils "à se mettre à genoux, les mains derrière la nuque, et à s'asseoir sur des Legos", rapporte l'avocate. "Louis a pu nous dire que ça durait très longtemps", poursuit-elle.
Encore aujourd'hui, "spontanément, lorsqu'on lui dit qu'il est puni, il va se mettre à genoux par terre, et ça ce n'est pas possible", lance Me Malika Chmani.
Suspension d'audience après une altercation entre les avocats
Un chahut éclate entre les avocats concernant l'interprétation du chantage sur la garde des enfants du couple Jubillar.
Une suspension d'audience est demandée. Le procès reprendra à 11h35.
La soeur de Delphine accuse Cédric Jubillar de "chantage"
Entendue à la barre, la soeur de Delphine accuse Cédric Jubillar de "chantage", après que l'accusé l'ait, selon elle, menacée de ne plus revoir ses neveux si elle parlait à la pesse.
"Le temps entre la disparition de ma soeur et l'incarcération de Cédric, j'ai pu avoir des conversations avec Cédric, il y avait une forme de chantage. Si notre famille parlait à la presse, ça nous pénaliserait pour voir les enfants", déclare la femme.
Cédric Jubillar est "un menteur", estime la sœur de Delphine
"C'est un menteur, j'ai jamais trop pu lui faire confiance", déclare catégoriquement la sœur de Delphine, regrettant ne pas connaître "la vérité" sur la disparition de sa soeur.
En plus de dépeindre un homme "violent", elle évoque les difficultés que rencontrait les époux au sein de leur couple. "Au début de leur relation, on pouvait voir de la complicité entre eux, mais ça s'est distendu au fil des années", analyse la femme, accusant également Cédric Jubillar de ne pas s'occuper de sa fille.
La sœur de Delphine accuse Cédric Jubillar d'être "violent"
Présente à la barre, la soeur de Delphine revient sur des événements qui se sont déroulés lors d'une sortie en famille passée avec le couple Jubillar et leurs enfants.
"Je l'ai trouvée amaigrie. Cédric était assez distant, il n'était pas content d'être avec nous. Il pouvait pester à la moindre chose qu'on faisait. Ça ne m'a pas trop étonné", raconte-t-elle.
"Quand on se retrouvait pendant les fêtes, il pouvait être énervé. On pouvait le constater quand il parlait à Delphine ou à Louis. (...) Au repas de famille, Louis avait 5 ans, il jouait et il courait et Cédric était sur un tabouret et lui a donné un coup de pied assez violent. Il disait à Delphine de ne pas s'en mêler, qu'il fallait l'élever à la dure", poursuit la soeur de Delphine.
Des analyses ADN effectuées sur plusieurs scellés
À la barre, l'experte, qui a procédé à l'analyse de différents scellés de cette affaire, rappelle les techniques de prélèvement ADN.
Parmi les pièces à convictions analysées, on retrouve: un plaid de couleur bleue saisi dans la niche du chien, un sweat à capuche saisi dans la maison du couple, une couette blanche découverte lavée dans le tambour du lave-linge, une housse de couette, un pantalon de jogging noir, ou encore des lunettes.
À l'image de nombreux autres éléments de ce dossier, rien ne peut permettre de déduire formellement la culpabilité de Cédric Jubillar dans le meurtre de sa femme.
L'audience s'ouvre à la cour d'assises du Tarn
L'audience vient tout juste de commencer à la cour d'assises du Tarn où Cédric Jubillar est jugé pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Deuxième semaine du procès de Cédric Jubillar
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré au septième jour du procès de Cédric Jubillar soupçonné du meurtre de sa femme Delphine Jubillar en 2020. Aujourd'hui, les parties civiles sont entendues devant la cour d'assises du Tarn.
Les frères et la sœur de Delphine Jubillar vont s'exprimer. Les enfants du couple, Louis, 6 ans au moment des faits, et Elyah, qui n'avait elle que 18 mois, ne seront pas présents, mais auront la parole à travers la voix de leur représentante légale.
L'oncle, la tante, et la cousine de Delphine Jubillar seront également entendus.
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