"Aussi injuste qu'infamante": deux jours après sa condamnation, Nicolas Sarkozy dénonce "une décision qui viole l'État de droit"

"Toutes les limites de l'État de droit ont été violées". Nicolas Sarkozy a réagi, dans les colonnes du Journal du Dimanche, à sa condamnation à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt assortie de l'exécution provisoire, pour association de malfaiteurs dans le dossier dit du financement libyen.
Pour lui, "rien ne justifiait de prononcer" cette exécution provisoire, qui a pour conséquence de l'envoyer en prison, même après son appel de la condamnation. D'ailleurs, il indique qu'il ne s'y attendait pas.
"C'est tellement invraisemblable. Même dans ses réquisitions pourtant violentes, le Parquet national financier ne l’avait pas demandé [...] Il y a juste la volonté d'humiliation. Si je dois dormir en prison, je dormirai en prison, mais je ne reconnaîtrai jamais quelque chose que je n’ai pas fait", certifie celui qui continue de clamer son innocence dans ce dossier.
Nicolas Sarkozy ne souhaite pas être gracié
Concernant cette future incarcération, l'ex-président de la République dit ne rien redouter. "C'est la vie", a-t-il dit, ajoutant qu'il "ne pliera pas face au mensonge, au complot et à l'insulte".
L'idée d'une grâce de la part d'Emmanuel Macron n'est pas souhaitée par Nicolas Sarkozy. "Pour être gracié, il faut accepter sa peine, et donc reconnaître sa culpabilité. Jamais je ne reconnaîtrai ma culpabilité pour quelque chose que je n’ai pas fait. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour faire reconnaître mon honnêteté", a-t-il indiqué au JDD.
Il déclare avoir reçu le soutien de nombreux Français mais aussi d'hommes et femmes politiques. "Le Premier ministre s’est montré présent. J'ai échangé avec le président de la République dont tout le monde sait que nous avons pourtant des désaccords. Le ministre de l’Intérieur m’a témoigné son soutien. Beaucoup de responsables politiques m’ont fait part d’un état de profonde sidération et d’indignation."
L'ex-président a été convoqué le 13 octobre par le parquet national financier (PNF), qui lui indiquera la date de son entrée en prison.