"Aucun traitement de faveur": à quoi va ressembler le quotidien en prison de Nicolas Sarkozy?

Une décision historique. Nicolas Sarkozy a été condamné à purger une peine de cinq ans de prison avec mandat de dépôt ce jeudi 25 septembre par le tribunal correctionnel de Paris. Déjà condamné dans d'autres affaires, l'ancien président de la République a été reconnu coupable d'associations de malfaiteurs dans l'affaire du financement libyen de sa campagne électorale de 2007.
Si l'ancien président a fait appel, il ne pourra pas échapper à l'incarcération, une exécution provisoire de la peine ayant été ordonnée. Celle-ci devrait s'effectuer au centre pénitentiaire de la Santé situé dans le 14e arrondissement de Paris. L'établissement pénitentiaire, connu pour avoir déjà abrité des personnalités, contient un quartier pour personnes vulnérables.
"Cinq ans, c'est énorme", a souligné Jean-Michel Darrois, avocat de l'ancien chef d'Etat, ce vendredi 26 septembre, sur BFMTV. Nicolas Sarkozy va connaître la date de son entrée en détention le 13 octobre prochain, jour où il est convoqué au parquet national financier.
En promenade une heure par jour
De par son statut et son âge avancé, il sera donc placé dans un quartier destiné aux personnes vulnérables. Surface des cellules: 9m2.
"Les cellules n'ont rien de moins, rien de plus, que les autres cellules des autres bâtiments. Il aura sa douche en cellule, le frigo, la télé, comme tous les autres détenus. Il n'y aura aucun traitement de faveur", explique au micro de BFMTV, Hugo Vitry, secrétaire local FO Justice à la maison d'arrêt de la Santé.
Isolées du reste de la détention, certaines personnalités publiques comme Claude Guéant ont passé leurs nuits dans cette même aile de la prison de Santé. À l'intérieur, ils sont enfermés 23 heures sur 24. "Il sera en promenade une heure par jour minimum", assure Hugo Vitry.
"Il n'y a pas de quartier VIP"
Pierre Botton, homme d'affaires et ex-détenu dans le même quartier de la prison de la Santé, assure que les conditions de détention y étaient difficiles. "Je suis désolé mais il n'y a pas de quartier VIP", affirme-t-il. "Vous ne choisissez pas les détenus que vous côtoyez, est-ce que, moi, je voulais côtoyer un violeur de nourrisson? Non."
Ce dernier décrit une ultraviolence dont il a été témoin. "Il n'y avait pas un jour sans bagarre. Les gens me disent que la prison c'est le Club Med, alors je leur réponds 'bin allez-y'", soutient-il.
À la sortie de l'audience ce jeudi, Nicolas Sarkozy a assuré devant la presse qu'il "assumerait ses responsabilités". "S'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison mais la tête haute. Je suis innocent", a-t-il martelé.