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Police-Justice

Condamnation de Nicolas Sarkozy: le chef de la cour d'appel de Paris demande "solennellement" le respect de la justice

Jacques Boulard, premier président de la Cour d’appel, le 26 septembre 2022.

Jacques Boulard, premier président de la Cour d’appel, le 26 septembre 2022. - Photo par CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le communiqué de Jacques Boulard "appelle solennellement au respect de l'institution judiciaire et de son indépendance".

Le premier président de la cour d'appel de Paris a appelé "solennellement", samedi 27 septembre dans un communiqué, au respect de l'institution judiciaire et a déploré la "remise en cause" de l'impartialité de la justice après la condamnation de l'ex-chef de l'État Nicolas Sarkozy dans le dossier dit du financement libyen.

Le communiqué de Jacques Boulard, qui "appelle solennellement au respect de l'institution judiciaire et de son indépendance", intervient au lendemain de l'ouverture par le parquet de Paris de deux enquêtes à la suite de "messages menaçants" visant la présidente du tribunal correctionnel qui a condamné jeudi Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison et ordonné son incarcération prochaine.

"Vive inquiétude"

Il a exprimé dans son communiqué sa "vive inquiétude à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de messages contenant des attaques personnelles et des menaces de mort visant les magistrats composant le tribunal correctionnel ayant statué sur le dossier dit du financement libyen".

"Dans un État de droit démocratique, la critique d'une décision de justice ne peut en aucun cas s'exprimer par des menaces formulées à l'égard des magistrats", s'est encore inquiété Jacques Boulard.

Ce magistrat était déjà intervenu de façon similaire en mai 2023 au soutien de Sophie Clément, la juge qui avait prononcé la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bismuth, mise en cause personnellement dans certains médias par l'ancien président français.

Le garde des Sceaux a aussi pris la parole

Le ministre démissionnaire de la Justice Gérald Darmanin a condamné "sans aucune réserve", ce samedi 27 septembre, "les intimidations et les menaces de mort qui touchent les magistrats".

Ces menaces envers des magistrats sont "absolument insupportables en démocratie", a ajouté le garde des Sceaux démissionnaire dans un message sur le réseau social X, ajoutant que la contestation d'une décision de justice ne pouvait jamais se faire "dans la violence des attaques personnelles".

Jo.B. avec AFP