Condamnation de Nicolas Sarkozy: Sébastien Chenu estime que "la vengeance remplace la justice"

"La vengeance remplace la justice". Sébastien Chenu, député du Rassemblement national, dénonce vivement ce vendredi 26 septembre sur BFMTV-RMC l'exécution provisoire de la peine d'emprisonnement dont a écopé l'ancien président Nicolas Sarkozy la veille dans le cadre de l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.
Sébastien Chenu regrette que l'exécution provisoire des peines prive l'appel de son effet suspensif. "Lorsque vous faites appel, vous êtes présumé innocent et vous devriez pouvoir continuer à vivre normalement jusqu’à l’appel", dit-il.
Comme Nicolas Sarkozy, la leader du RN Marine Le Pen s'est vue infliger une peine avec exécution provisoire en première instance dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national.
Deux différences cependant: il n'est pas question pour la cheffe de file de l'extrême droite d'emprisonnement, mais d'inéligibilité, avec en creux, la question de sa participation ou non à la prochaine présidentielle, en 2027.
Par ailleurs, la peine de Nicolas Sarkozy, contrairement à celle de Marine Le Pen, ne s'applique pas réellement dans l'immédiat, puisque l'ex-patron de la droite connaîtra sa date d'incarcération seulement le 13 octobre, lors de sa convocation par le Parquet national financier. En ce sens, la condamnation de Nicolas Sarkozy se fait avec un mandat de dépôt différé.
"La justice donne elle-même le bâton pour se faire battre"
À l'image du discours prôné par l'extrême droite, Sébastien Chenu remet en cause la justice sur BFMTV-RMC.
"J'ai confiance en (elle). En revanche, je trouve qu'à travers une certaine politisation de ses magistrats et des décisions qui sont ressenties comme impartiales, elle donne elle-même le bâton pour se faire battre et désespère nos citoyens et peut me désespérer moi-même", déclare-t-il.
Comme lui, Marine Le Pen s'en est pris ce jeudi à l'exécution provisoire des peines, parlant sur X d'"un grand danger, au regard des grands principes de notre droit, au premier rang desquels se trouve la présomption d’innocence."
À l'Assemblée nationale, le groupe de députés d'Éric Ciotti, allié au RN, avait présenté le jeudi 26 juin une proposition de loi visant à interdire l'exécution immédiate des peines d'inéligibilité. Sans succès, puisque la gauche, comme les macronistes d'y étaient opposés, avant qu'Éric Ciotti ne retire le texte vidé de sa substance.
Concernant Nicolas Sarkozy, qui a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs, le tribunal a considéré que l'exécution provisoire de sa peine d'emprisonnement était "indispensable" pour "garantir l'effectivité de la peine au regard de l'importance du trouble à l'ordre public".