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Condamnation de Nicolas Sarkozy: son avocat dénonce une décision "choquante" et "mal fondée en droit"

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Indigné après la décision du tribunal qui reconnaît Nicolas Sarkozy coupable d'"association de malfaiteurs", son avocat dénonce sur BFMTV une décision "choquante".

Au lendemain de l'annonce de la condamnation de Nicolas Sarkozy pour "association de malfaiteurs" dans le cadre de l'affaire des soupçons de financements libyens de sa campagne de 2007, Me Jean-Michel Darrois, avocat de l'ex-président, dénonce une décision "choquante" et "mal fondée en droit".

"Elle est choquante et elle est mal fondée en droit", lance-t-il sur le plateau de BFMTV, ce vendredi 26 septembre.

"On ne peut pas être condamné sur la base d'une hypothèse, or dans cette affaire le tribunal a d'abord annoncé que Nicolas Sarkozy était relaxé des deux principaux chefs d'accusation retenus contre lui par le parquet (recel de détournement de fonds publics et corruption passive, NDLR)", poursuit l'avocat.

Nicolas Sarkozy a été reconnu en revanche coupable d'"association de malfaiteurs", "une qualification fourre tout", selon Me Jean-Michel Darrols, et qui ne démontre "ni le fonctionnement de la campagne électorale, ni la corruption".

"C'est une hypothèse"

Si la décision du tribunal est "choquante" pour l'avocat de Nicolas Sarkozy, c'est parce qu'elle repose avant tout sur une "hypothèse", selon lui. "L'association de malfaiteurs est fondée sur l'idée que deux de ses collaborateurs (Claude Guéant et Brice Hortefeux NDLR) ont parlé de financement et de corruption avec le bras droit de Kadhafi", estime Me Jean-Michel Darrois.

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En effet, d'après l'accusation, en échange d'argent libyen, Nicolas Sarkozy aurait notamment favorisé le retour de Mouammar Kadhafi sur la scène internationale de la Libye et se serait engagé à absoudre le beau-frère du Guide, Abdallah Senoussi, condamné à la perpétuité pour son rôle dans l'attentat du DC-10 de l'UTA qui avait coûté la vie à 170 personnes en 1989.

Mais, "c'est une hypothèse", insiste Me Jean-Michel Darrois. Pendant plus d'une décennie, Nicolas Sarkozy a crié à l'infamie et a répondu aux journalistes qu'ils devraient avoir honte d'évoquer l'affaire.

Initialement portées par des dignitaires de l'ancien régime, les accusations se seraient selon lui que le fruit d'un complot ourdi par le clan Kadhafi pour se venger de son rôle déterminant dans la chute du dictateur en 2011.

Guéant et Hortefeux aussi condamnés

Pour Me Jean-Michel Darrols, il n'y a pas de doute. "La preuve (de l'innocence de Nicolas Sarkozy, NDLR) moi, intimement en conscience, évidemment que je l'ai", affirme l'avocat.

Dans cette affaire, Brice Hortefeux, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, a lui été jugé coupable "d'association de malfaiteurs" et condamné à deux ans de prison pouvant être aménagés avec un bracelet électronique à exécution provisoire. Il devra payer 50.000 euros d'amende.

Claude Guéant a été condamné à six ans de prison sans mandat de dépôt, pour raison de santé. Il devra verser 30.000 euros à l'association anticorruption Anticor.

Orlane Edouard