Emmanuel Macron dit "souhaiter vivement" que l'écrivain Boualem Sansal puisse "redevenir un homme libre"

Le président Emmanuel Macron a dit "souhaiter vivement" que l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal puisse "redevenir un homme libre", ce jeudi 27 mars, en conférence de presse après le sommet sur l'Ukraine à Paris.
"Je veux ici dire tout mon soutien à M. Sansal et à sa famille", a déclaré le chef de l'État, alors que l'écrivain a été condamné à 5 ans de prison en Algérie.
"Je souhaite vivement qu'après ce jugement, il puisse y avoir des décisions claires, humaines et humanitaires par les plus hautes autorités algériennes pour pouvoir lui redonner sa liberté et lui permettre à la fois de redevenir un homme libre et de se soigner parce qu'il combat aussi la maladie", a assuré Emmanuel Macron.
"Je sais pouvoir compter à la fois sur le bon sens et l'humanité des autorités algériennes pour prendre une telle décision, en tout cas je l'espère fortement", a-t-il déclaré.
Condamné à 5 ans de prison
Boualem Sansal, 80 ans, a été condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500.000 dinars, soit environ 3.500 euros, par un tribunal en Algérie ce jeudi, selon un correspondant de l'AFP présent dans la salle. Lors de son procès le 20 mars, le procureur avait requis dix ans de prison ferme à l'encontre du romancier.
"Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal", a déclaré Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
"Nous réitérons notre appel à une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre François Bayrou dénonce également la condamnation "injustifiable" de Boualem Sansal sur son compte X. "Une voie digne et humanitaire est à portée. Je renouvelle notre appel aux autorités algériennes à la considérer et à y répondre favorablement", écrit-il.
L'arrestation de Boualem Sansal en novembre dernier à Alger a aggravé des tensions déjà très fortes entre les deux pays depuis l'annonce par le président français Emmanuel Macron de son soutien à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le territoire disputé du Sahara occidental.
L'écrivain est désormais au coeur d'une crise avec la France d'une gravité inédite, était accusé notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire algérien, pour avoir repris à son compte, dans un média français d'extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l'Algérie sous la colonisation française.