10 ans de prison requis contre Boualem Sansal: son avocat dénonce des réquisitions politiques

L'avocat de l'écrivain Boualem Sansal, François Zimeray, a estimé ce jeudi 20 mars sur BFMTV que les réquisitions à l'encontre de son client "ne sont pas l'émanation d'un processus judiciaire (...) mais celles d'un procureur qui n'est pas indépendant". 10 ans de prison ferme ont été requis en Algérie contre Boualemn Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale du pays. L'écrivain est emprisonné depuis le 16 novembre 2024.
"Quand on a 80 ans, qu'on est malade et qu'on a une réquisition de 10 ans de prison, c'est d'une sévérité dont chacun mesure la gravité", a poursuivi François Zimeray sur notre antenne.
Pour l'avocat, "c'est la voix du gouvernement qui s'exprime à travers les réquisitions" et non celle "d'un procureur dans le cadre d'un procès".
Le jugement rendu le 27 mars
"On essaye de donner à toute cette affaire l'allure d'un processus judiciaire", estime François Zimeray pour qui "il n'y a pas de procès équitable". Selon lui, c'est "une tentative maladroite d'habiller de façon judiciaire ce qui est en réalité un processus du début à la fin purement politique".
L'emprisonnement de l'écrivain Boualem Sansal s'inscrit dans un contexte de dégradations des relations entre l'Algérie et la France. Et ce, notamment depuis la reconnaissance en juillet 2024 par Emmanuel Macron d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, au statut non défini selon les Nations unies.
Alger refuse aussi d'accueillir des ressortissants en situation irrégulière expulsés de France comme l'assaillant de l'attentat de Mulhouse.
Fin février, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait annoncé sur BFMTV avoir pris des "mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens" et s'était dit "prêt à en prendre davantage".
Concernant l'affaire Boualem Sansal, le jugement sera rendu le 27 mars prochain.