SONDAGE BFMTV. Nicolas Sarkozy condamné: 72% des Français choqués par les attaques contre la présidente du tribunal

Selon un sondage Elabe pour BFMTV, près de deux tiers des Français qualifient de "juste" l'exécution provisoire, qui envoie l'ancien président de la République en prison malgré son appel.

Depuis la condamnation de Nicolas Sarkozy, les magistrats, dont Nathalie Gavarino, sont menacés de mort. Deux enquêtes distinctes sont ouvertes. Des faits qui ulcèrent les Français.

Selon un sondage "L'Opinion en direct", piloté par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce mercredi 1er octobre, 72% des Français se disent "choqués" par les attaques contre la présidente du tribunal correctionnel de Paris. Parmi eux, ils sont 39% à se dire "très choqués".

C'est à gauche du spectre politique que les personnes interrogées sont le plus outrés. 85% d'entre eux le sont. Un chiffre qui chute à 65% chez les sympathisants LR et à 52% chez ceux du Rassemblement national.

L'ancien chef de l'État a été condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire. Il est convoqué le 13 octobre par le Parquet national financier afin de connaître les modalités de son incarcération. Parmi les points qui suscitent la crispation de Nicolas Sarkozy, le mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire, qui l'envoie directement en prison, malgré son appel.

Pour l'ancien locataire de l'Élysée, "rien ne justifiait de prononcer" cette exécution provisoire. "C'est tellement invraisemblable. Même dans ses réquisitions pourtant violentes, le Parquet national financier ne l’avait pas demandé [...] Il y a juste la volonté d'humiliation", déplore ce samedi Nicolas Sarkozy au Journal du Dimanche. Des arguments qui ne suffisent pas à indigner les Français contre cette mesure: 61% d'entre eux "considèrent que cette règle est juste".

Un chiffre qui monte à 85% chez les électeurs à gauche, mais qui chute à 29% chez ceux de LR et à 38% chez ceux du Rassemblement national.

Une décision jugée "impartiale" par une majorité de Français

Pour justifier sa décision d'envoyer Nicolas Sarkozy en prison, la présidente du tribunal Nathalie Gavarino a estimé que les faits reprochés étaient d'"une gravité exceptionnelle", "de nature à altérer la confiance des citoyens".

Sur BFMTV et RMC ce mardi, la procureure générale de la République de Paris a déploré la prolifération des "réactions haineuses" contre les magistrats. "Des menaces de la tondre, de la guillotiner et la diffusion d'images sexuelles infâmes", énumère Laure Beccuau. De son côté, le chef du Parquet national financier Jean-François Bohnert a assuré sur RTL qu'il n'avait "pas de haine" à l'encontre de l'ancien président de la République, assurant qu'il n'a "aucun compte à régler".

58% des Français interrogés estiment que les juges ont rendu une décision de manière impartiale en appliquant le droit, contre 41% que les juges ont rendu une décision de manière politisée.

Échantillon de 1.002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Interrogation par internet du 29 au 30 septembre 2025.

Matthieu Heyman