Condamnation de Nicolas Sarkozy: Olivier Faure critique "une partie du monde politique qui a décidé de faire la peau des juges"

Après la condamnation de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire des soupçons de financements libyens, Olivier Faure s'est indigné des attaques, d'élus, notamment à droite et à l'extrême droite, visant les juges de ce dossier, sur BFMTV-RMC ce lundi 29 septembre.
"Ce qui humilie la France aujourd'hui, c'est de voir qu'une partie du monde politique a décidé de faire la peau des juges. Dans un État de droit, on doit s'en tenir à respecter la séparation des pouvoirs, respecter la liberté de la presse, des décisions de justice parfaitement motivées", a-t-il affirmé.
"Plus nombreux dans les tribunaux qu'à l'Assemblée"
Sur le principe de l'exécution provisoire décidée pour Nicolas Sarkozy et qui est notamment pointée du doigt, le premier secrétaire du Parti socialiste rétorque: "Je comprends que ça les interroge, ils ont tous des cas dans leur famille politique", se moquant de Bruno Retailleau et "du parti des honnêtes gens".
Et d'ajouter: ils sont plus nombreux dans les tribunaux qu'à l'Assemblée, je comprends donc qu'il y ait un problème pour eux mais il ne faudrait pas prendre le problème à l'envers".
"Les juges ne font qu'appliquer la loi"
Pour Olivier Faure, ces élus "créent un immense nuage, de la fumée autour de l'affaire" alors que "le vrai débat c'est de savoir si l'on accepte ou pas que celles et ceux qui gouvernent sont des corrompus ou pas". Ainsi, le député du groupe Socialistes et apparentés estime qu'il s'agit d'un "sujet dans le sujet", estimant que "c'est la loi et que les juges ne font que l'appliquer".
L'exécution provisoire est "une réponse à la lenteur de l'instruction, c'est difficile d'instruire un dossier pareil", a-t-il commenté. Après près de dix ans d'instruction, Nicolas Sarkozy a été condamné, le 25 septembre dernier, à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs par le tribunal correctionnel de Paris, qui a ordonné sa prochaine incarcération dans l'affaire libyenne.
Depuis l'annonce de la condamnation de Nicolas Sarkozy, la présidente du tribunal qui a prononcé la peine à l'encontre de l'ancien président a été la cible de plusieurs menaces de mort et de cyberharcèlement.
Deux enquêtes ont été ouvertes vendredi par le parquet de Paris à la suite de ces menaces et confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne. Emmanuel Macron a dénoncé des actes "inadmissibles" rappelant que les décisions de justice "peuvent être commentées ou critiquées dans le débat public mais toujours dans le respect de chacun".
Ce lundi sur RTL, le chef du Parquet national financier Jean-François Bohnert a rappelé qu'il n'avait "pas de haine" à l'encontre de l'ancien président de la République, assurant qu'il n"a "aucun compte à régler".