"Sa frêle silhouette cache un monstre froid": la presse algérienne attaque Retailleau et son "anti-algérianisme maladif"

Un début de réconciliation déjà caduc. La presse algérienne réagit ce mercredi 16 avril à l'escalade de tensions entre Paris et Alger, la France ayant décidé d'expulser des agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l'Algérie.
Une "rechute" pour le quotidien algérien El Moudjahid qui estime qu'"entre l’Algérie et la France, le rideau ne se lèvera pas tant que les barbouzeries de Bruno Retailleau ne seront pas annihilées".
"L’Algérie l’a déclaré clairement: elle ne prête attention qu’à la voix officielle de la France, représentée par son président et celle de son ministre des Affaires étrangères", écrit Hasna Yacoub, la directrice de la rédaction d'El Moudjahid.
Le ministre de l'Intérieur "porte l'entière responsabilité"
Emmanuel Macron s'était entretenu par téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le 31 mars dernier. Les deux chefs d'État avaient alors plaidé pour une relance de la relation bilatérale des deux pays après plusieurs mois de tensions. Mais le président de la République a depuis rappelé l'ambassadeur de France en Algérie Stéphane Romatet.
"Toutes les autres jacasseries ne sont que l’écume d’une extrême droite qui veut refaire la guerre d’Algérie, pour exécuter un agenda électoral", poursuit la journaliste, s'attaquant ici à Bruno Retailleau.
Le locataire de Beauvau, invité mardi soir sur CNews, avait estimé que la réponse de la France à l'encontre de l'Algérie après l'expulsion de ses agents consulaires lui "parai(ssait) totalement appropriée".
"Retailleau porte l'entière responsabilité", a déclaré le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères algérien Sofiane Chaïb. Des propos rapportés par le Courrier d'Algérie, les affichant même sur sa une de ce mercredi.
"Un autre pas vers la rupture"
Pour le quotidien généraliste L'Expression, proche du pouvoir algérien, le ministre de l'Intérieur, au "goût de la provocation dans les veines" est "le principal artisan de cette crise algéro-française", "un autre pas vers la rupture".
Le journaliste Arezki Ibersiene dénonce les agissements de Bruno Retailleau, "poussé par sa haine tenace et son anti-algérianisme maladif, et usant des méthodes les plus malsaines en politique pour atteindre ses ambitions purement personnelles".
"Dans sa frêle silhouette, qui cache en réalité un monstre froid, dégoulinante de haine et de racisme", écrit-il encore.
"Toujours dans sa logique des coups bas, il n’hésite pas à couper l’herbe sous les pieds de ses collègues du gouvernement, en allant même à l’encontre de la volonté du président français Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour apaiser la tension entre les deux pays", estime enfin le journaliste.