Le Monde refuse les conditions posées par François Fillon pour une interview

François Fillon lors d'un meeting à Lille le 18 avril 2017 - Philippe HUGUEN / AFP
A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, François Fillon, qui a été mis en examen mi-mars notamment pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux, veut continuer à se focaliser sur son programme et non sur les affaires qui le poursuivent.
Après avoir refusé de répondre à l'intégralité des questions des journalistes de La Dépêche du Midi, et décliné l'invitation de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, le candidat Les Républicains a de nouveau refusé d'évoquer ses soucis judiciaires dans les pages du Monde.
Il n'a pas à "décider des questions" qui lui sont posées
Le quotidien avait demandé, comme à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle, un entretien de politique générale à François Fillon. Alors qu'il avait dans un premier temps donné son accord, le candidat a finalement posé une condition: ne pas avoir à répondre à des questions portant sur ses affaires judiciaires. Une exigence repoussée par la rédaction du Monde.
"Nous avons refusé parce qu’il nous semblait indispensable d’interroger François Fillon sur la moralisation de la vie publique, sujet essentiel du débat démocratique en cours. Et parce qu’il nous semble évident, par ailleurs, que les hommes et femmes politiques n’ont pas à décider des questions qui leur sont posées", explique Luc Bronner, journaliste au Monde.
"Plus un mot" sur ses affaires
Invité sur France 2 début avril, François Fillon avait prévenu qu'il ne dirait "plus un mot" sur la procédure judiciaire en cours. "Je n’alimenterai pas le feuilleton de la calomnie avec ces révélations successives, soigneusement distillées par les services de l’Etat à dix jours du premier tour", avait-il alors affirmé. Le candidat avait ensuite annulé sa participation à l'Entretien d'embauche face à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, reprochant à la presse de "lui déverser de la boue dans la figure".