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Pour Macron, Le Pen est la favorite de la présidentielle

Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Dans un long entretien du journal Le Monde, Emmanuel Macron insiste sur le risque de voir Marine Le Pen accéder au second tour et riposte aux attaques de son premier poursuivant, François Fillon.

Il n'est qu'un "outsider" face à Marine Le Pen. Dans un entretien accordé au Monde, Emmanuel Macron esquisse les ajustements tactiques qui guideront les trois dernières semaines de sa campagne. Pour le leader d'En Marche!, l'enjeu est double: il s'agit de contenir les assauts de François Fillon, et d'alimenter l'idée d'un Front national fort pour bénéficier (bien qu'il s'en défende) d'une forme de vote utile.

Emmanuel Macron part d'un constat:

"Aujourd’hui, la favorite durable des sondages au premier tour et depuis longtemps, c’est Marine Le Pen."

Partant de cet état de fait, l'ancien ministre de l'Economie, tout de même au coude-à-coude avec la présidente du FN, estime que "si [Marine Le Pen] arrive largement en tête du premier tour, on ne sait pas ce qui peut arriver".

Figer le débat avec Marine Le Pen

Emmanuel Macron regrette alors "une confusion très forte" chez François Fillon et Benoît Hamon, auteurs d'un feu nourri dirigé contre lui depuis deux semaines. "C’est une perte de repères sur le plan républicain", regrette le leader d'En Marche!, auquel le mot d'ordre "faire barrage au Front national" conviendrait parfaitement en l'état actuel des intentions de votes. Déjà, Emmanuel Macron tente de cristalliser la campagne autour de ce duel annoncé au second tour:

"Marine Le Pen est notre principale adversaire et le débat principal se joue entre elle et moi, c’est-à-dire entre patriotes et nationalistes."

Soucieux de ne pas casser sa dynamique de campagne en apparaissant comme un vote par défaut, Emmanuel Macron repousse énergiquement la perspective d'un vote utile: "Vous pensez une seule seconde que les gens de gauche iront massivement voter François Fillon s’il se retrouve face à Marine Le Pen au second tour? A l’inverse, j’espère que beaucoup de gens de droite comme de gauche iront voter si nous sommes au second tour. A ce moment-là, se posera la question du vote utile, pas avant."

Fillon dans le viseur

Encore faudrait-il accéder effectivement au second tour. Dans la dernière ligne droite, François Fillon semble en effet amorcer une dynamique positive, et concentre ses attaques sur celui qu'il surnomme "Emmanuel Hollande". Ce lundi sur BFMTV, le candidat Les Républicains a d'ailleurs estimé que son rival "perdait son sang froid à la première critique".

Accusé d'être "le faux nez de François Hollande", Emmanuel Macron réplique sans détour. 

"Pour ma part, j’ai rompu avec François Hollande, car nous avions des divergences de fond. Je remarque, en revanche, que François Fillon, qui pendant cinq ans a été le collaborateur de Nicolas Sarkozy, n’a jamais osé lui dire quoi que ce soit ni prendre ses responsabilités en partant."

Recomposition de la droite

Le ton monte encore entre les deux candidats, avec cette nouvelle salve d'Emmanuel Macron, toujours dans Le Monde: "François Fillon est en train de réaliser le rêve de Patrick Buisson de la convergence entre l’extrême droite et une partie de la droite dite républicaine. Il a décidé que la droite française pouvait vivre ou se construire aux franges de la République (...)."

La charge ne s'arrête pas là:

"Il faut bien voir ce qui s’est passé depuis plusieurs semaines: il a décidé de s’appuyer sur une droite qui rompt avec le respect des principes qui ont fait la République. Il trahit à cet égard ce que le général de Gaulle avait fait au sortir de la seconde guerre mondiale."

Une attaque d'autant plus corrosive qu'elle fait écho au désormais célèbre "qui imagine le général de Gaulle mis en examen?". 

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Louis Nadau