Emmanuel Macron annonce que 26 pays "se sont formellement engagés" à déployer des troupes dans le cadre d'un cessez-le-feu

Le président français a précisé ce jeudi après-midi au côté de son homologue ukrainien que ces forces "se déploieront dans le cadre d'un cessez-le-feu" mais pas sur la ligne de front.

Depuis le palais de l'Élysée aux côtés de Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 4 septembre que "26 pays se sont formellement engagés à déployer, comme forces de réassurance, des troupes en Ukraine ou à être présent sur le sol, dans les mers ou dans les airs". Des forces qui "se déploieront dans le cadre d'un cessez-le-feu" mais pas sur la ligne de front, prévient le président français, au terme d'une réunion de la coalition des volontaires, qui s'est réunie ce jeudi à l'Élysée, avec ses 35 pays membres, principalement européens.

L'objectif: "dissuader la Russie d'une nouvelle agression". Pour cela, Emmanuel Macron a annoncé qu'il n'y aura "aucune limitation de format ou de capacité de l'armée ukrainienne".

Combien de soldats européens pourraient être déployés en Ukraine? "Je ne vais pas vous donner des détails", a indiqué le président français, dans "une volonté de ne pas se découvrir". "C'est notre ligne de défense et celle de l'Ukraine", a poursuivi Emmanuel Macron, refusant de "révéler le détail de notre organisation à la Russie". Le président français a précisé que "le soutien américain à ces garanties de sécurité sera finalisé dans les prochains jours". Pour Emmanuel Macron, Washington a été "très clair" sur sa "volonté de faire partie des garanties de sécurité".

Emmanuel Macron dénonce les "faux-semblants" de la Russie

Cela pourra-t-il satisfaire l'Ukraine? Volodymyr Zelensky salue une avancée "concrète" après l'engagement de ces 26 pays. Aucune précision sur l'identité de ces pays n'a été formulée. "Nous établissons quels pays peut participer à quel moment et dans quelle composante: qui peut aider dans le ciel, en mer, dans l'espace cyber et qui peut contribuer financièrement", explique le dirigeant de l'Ukraine.

"Nous voyons comme une des garanties de sécurité notre adhésion à l'Union européenne", a aussi indiqué le président ukrainien, estimant qu'il s'agit d'une assurance "économique et géopolitique".

Volodymyr Zelensky a aussi déploré "ne pas voir de volonté de la part de la Russie de mettre fin à la guerre". Un point partagé par Emmanuel Macron.

"C'est la Russie qui choisit d'intensifier cette guerre", observe le président français, déplorant "la volonté de guerre permanente" affichée par Moscou tout en dénonçant les "faux-semblants" de la Russie.

Si ces derniers continuent de refuser la paix, les Européens prendront de nouvelles sanctions "en lien avec les Etats-Unis", prévient le chef de l'État. "Le camp de la paix est dans toutes les capitales européennes", a-t-il réitéré.

Une rencontre entre Poutine et Zelensky peut-elle aboutir à un accord de paix?

3:24

De son côté, Volodymyr Zelensky a qualifié de "nécessaire" une rencontre avec son homologue russe, déplorant que "la Russie fait tout pour traîner". Le président ukrainien a balayé l'idée d'un tel sommet à Moscou, comme le souhaite Vladimir Poutine. "C'est le meilleur moyen de faire rater la rencontre", d'après Volodymyr Zelensky.

L'idée d'une rencontre au plus haut sommet entre Kiev et Moscou a été évoquée avec insistance après la rencontre entre Donald Trump et des dirigeants européens à Washington le 18 août dernier. Le président américain avait lancé les préparatifs d'un tel sommet avec l'accord de Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Mais l'organisation d'une telle rencontre a ensuite pris du plomb dans l'aile. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait accusé le président de l'Ukraine de bloquer la tenue d'une telle réunion et en affirmant qu'il n'y avait "pas de rencontre prévue".

Matthieu Heyman