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"Nul n'est au-dessus des lois": après la polémique sur le policier incarcéré, Dupond-Moretti demande la "la sérénité"

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, et le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin devant le ministère de la Justice, à Paris, le 25 juillet 2022.

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, et le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin devant le ministère de la Justice, à Paris, le 25 juillet 2022. - BERTRAND GUAY / AFP

Le garde des Sceaux reprend les mots choisis par Emmanuel Macron pour évoquer les propos du directeur général de la police nationale. Frédéric Veaux appelle à la libération d'un policier marseillais en détention provisoire pour "violences en réunion". Ce haut fonctionnaire a été soutenu par Laurent Nuñez et Gérald Darmanin.

Jusqu'ici silencieux, Éric Dupond-Moretti réagit à la polémique. Le directeur général de la police nationale a jugé qu'un "policier n'avait pas sa place en prison" avant un procès. Un policier marseillais est actuellement en détention provisoire pour des faits de "violences en réunion" suscitant une vive colère de ses collègues.

"Nul n'est au-dessus des lois. La justice doit poursuivre son travail dans la sérénité et en toute indépendance", a écrit le garde des Sceaux sur son compte Twitter.

Macron assure comprendre "l'émotion" mais appelle au respect de "la déontologie"

Avant d'ajouter: "c'est une condition indispensable au respect de l'État de droit qui est le fondement de notre démocratie".

Le ministre de la Justice met ainsi ses pas dans ceux d'Emmanuel Macron en reprenant mot pour mot les termes du président lors de son interview à Nouméa.

Le chef de l'État a dit comprendre "l'émotion de policier" tout en appelant au respect de "la déontologie", insistant sur le fait que "nul n'est au-dessus de la loi".

Arrêts maladie pour les collègues des policiers mis en examen

Frédéric Veaux, le patron de la police, a déclaré ce dimanche auprès du Parisien souhaiter la libération du policier de la BAC de Marseille, incarcéré depuis vendredi. Il est mis en cause dans le cadre d'une plainte d'un jeune homme de 21 ans passé à tabac. Trois autres fonctionnaires sont également mis en examen au sein de la BAC sud et Centre Marseille.

En réaction, plusieurs centaines d'agents des forces de l'ordre de la cité phocéenne se sont mis en arrêt maladie.

D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles.

Nuñez et Darmanin d'accord avec le patron de la police

Le préfet de police de Paris Laurent Nunez, ex-numéro 2 du ministère de l'Intérieur a indiqué "partager" les propos du directeur général de la police nationale. Gérald Darmanin a fait savoir par le biais de son entourage "sa très grande confiance" en Frédéric Veaux auprès de BFMTV.

Dans les rangs de la gauche, la situation ne passe pas, encore moins quelques semaines après la mort de Nahel. Le policier mis en cause est d'ailleurs actuellement en détention provisoire. La députée écologiste Sandrine Rousseau a par exemple avancé qu'un "policier est un justiciable comme tout citoyen".

À l'extrême droite, on a au contraire salué les prises de position de Frédéric Veaux et de Laurent Nunez. Une cagnotte lancée en soutien aux policiers a été suspendue, après avoir récolté près de 40.000 euros.

Marie-Pierre Bourgeois