"Un policier n'a rien à faire en prison": l'extrême droite salue les propos du patron de la police

L'enquête a été confiée à la sous-direction de la police judiciaire des Hauts-de-Seine. - AFP
Un soutien unanime de l'extrême droite. Plusieurs figures ont salué les propos de Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale (DGPN) et de Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris qui ont réclamé la sortie de détention provisoire d'un policier marseillais, écroué depuis vendredi pour des faits de "violences en réunion".
"En attendant son éventuel procès, un policier n'a rien à faire en prison", a ainsi jugé le patron de Reconquête Éric Zemmour sur son compte Twitter ce lundi matin.
Tanguy appelle à "une présomption de confiance"
Marine Le Pen s'est inquiétée de son côté "d'une crise institutionnelle sans précédent". "Que fait le chef de l’État quand l’État est en train de se disloquer, Justice contre Police et Police contre Justice?", s'est interrogée la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.
"Il est normal que les policiers soient exaspérés d'être lâchés en permanence par l'État. Il doit y avoir une présomption de confiance dans les policiers", a fait savoir de son côté le député RN Jean-Philippe Tanguy sur RMC.
Un policier de la BAC de Marseille dort depuis plusieurs jours en prison tandis que trois autres de ses collègues sont mis en examen. Dans le viseur de la justice: le passage à tabac d'un jeune homme de 21 ans en marge des émeutes qui ont enflammé des dizaines de villes en France après la mort de Nahel.
Depuis le placement en détention provisoire de cet agent des forces de l'ordre, la colère est palpable à Marseille. Plusieurs centaines d'agents des forces de l'ordre de la cité phocéenne se sont mis en arrêt maladie. D'autres ont décidé à l'appel du syndicat Unité SGP Police de ne plus assumer que les missions d'urgence et essentielles.
Pour Mariani, "la parole d'un voyou ne peut pas avoir la même valeur"
Ce dimanche soir, le directeur général de la police nationale a adressé son soutien au policier écroué dans Le Parisien. "Le savoir en prison m'empêche de dormir", a jugé ce haut fonctionnaire nommé par Gérald Darmanin en février 2020. "Avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison", a-t-il encore avancé.
"Je partage les propos du DGPN", a fait savoir de son côté le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, et ex-numéro 2 du ministre de l'Intérieur. L'entourage de Gérald Darmanin a fait part de "sa très grande confiance" dans le DPGN.
Le député européen Thierry Mariani (Rassemblement national) a mis ses pas dans les leurs. "La parole d'un voyou ou d'une racaille ne peut avoir la même valeur que celle d'un policier ou d'un gendarme au service des Français", a écrit sur son compte Twitter l'ex ministre de Nicolas Sarkozy.
Présomption de légitime défense pour le RN
Le député RN Antoine Villedieux, lui-même ancien policier, a tancé de son côté l'institution judiciaire.
"Si la justice mettait autant d’ardeur à placer en détention provisoire les délinquants, nos rues seraient bien plus sûres !", a tancé le parlementaire, rappelant la proposition de loi déposée par Marine Le Pen sur la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre.
La Nupes a dénoncé de son côté les "propos inacceptables" de Frédéric Veaux par la voix du patron de La France insoumise Manuel Bompard. Le numéro 1 du parti socialiste Olivier Faure a regretté que "toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de détention provisoire".