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Arrêts maladie invalidés, retenues sur salaire: un policier niçois fustige des sanctions "inacceptables"

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Le directeur général de la police nationale a haussé le ton contre le recours par des policiers à des arrêts maladie, en menaçant de les leur refuser. Interrogé par BFM Nice Côte d'Azur, un agent niçois exprime son ras-le-bol.

"Ces sanctions sont inacceptables". Depuis le placement en détention provisoire d'un policier de la Bac de Marseille, le 21 juillet dernier, la police fait face à un large mouvement de colère, qui a pris de court la hiérarchie.

Le directeur général de la police nationale a haussé le ton ce vendredi contre le recours par des policiers à des arrêts maladie, en menaçant de les leur refuser.

"La police est malade"

Au micro de BFM Nice Côte d'Azur, un fonctionnaire de police fustige cette décision. "C'est la seule réponse qu'a su donner le gouvernement par rapport au malaise des policiers. La police est malade depuis des années, il faut le prendre en compte et y remédier", estime-t-il.

L'agent se sent aujourd'hui "délaissé, pas soutenu". "Je ne vois pas comment on peut reprendre le travail dans ces conditions. Pourquoi prendre des risques quand on n'est pas soutenus, pour un salaire dérisoire?", s'interroge-t-il.

Retenue sur salaire

Peu après l'incarcération du policier, qui avait blessé grièvement au crâne un jeune homme de 22 ans, Hedi, en marge des émeutes début juillet, certains fonctionnaires ont choisi de se mettre en arrêt maladie. D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles.

Le préfet de police a rappelé aux policiers qu'ils ne disposaient pas du droit de grève et que toute "cessation concertée du service ou tout acte collectif d'indiscipline caractérisé peut être sanctionné".

Face à une avalanche d'arrêts maladie sur une courte période, il n'a pas été possible de faire procéder à des contrôles médicaux, a expliqué à l'AFP une source policière. C'est pourquoi le ministère a décidé de recourir à cette procédure de refus de certains arrêts, assortie d'une retenue sur salaire pour "absence de service fait".

Victor Labbay