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Police-Justice

"Il ment depuis le début": l'avocat d'Hedi satisfait du maintien en détention provisoire du policier

Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedi, le jeudi 3 août à Aix-en-Provence

Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedi, le jeudi 3 août à Aix-en-Provence - CLEMENT MAHOUDEAU/AFP

L'avocat du jeune homme blessé à Marseille a appelé sur BFMTV "les gens qui ne comprennent pas cette décision à faire un effort d'intelligence et peut-être d'empathie".

Après la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence de rejeter la demande de remise en liberté du policier mis en examen et placé en détention provisoire dans l'affaire des violences sur Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi, l'avocat du jeune homme blessé, a défendu son bien-fondé sur BFMTV.

"Il faudrait que les gens qui ne comprennent pas cette décision fassent un effort d'intelligence et peut-être d'empathie", a estimé l'avocat. Il a ainsi répondu indirectement aux syndicats de police Unsa et Alliance qui ont dit "regretter totalement" cette décision "disproportionnée".

"Il faut arrêter cette paranoïa"

"Voilà huit magistrats saisis du dossier qui tous, après avoir étudié le dossier, (...) ont estimé qu'il y avait lieu à incarcération et à maintien en détention de l'intéressé", a fait valoir l'avocat. "Ils ne peuvent pas tous se tromper. Il faut arrêter cette paranoïa qui habite certains et qui pensent qu'on en veut à ce policier."

Le fait que le policier a reconnu jeudi matin être l'auteur d'un tir de LBD après l'avoir nié dans un premier temps n'était pas de nature à renverser la décision des juges pour le conseil d'Hedi.

"Il ment depuis le début et il change de position. Ce policier manque de courage", affirme Me Preziosi.

Pour l'avocat, les déclarations du policier ne rendent pas totalement compte de la réalité des faits. "Il estime qu'il a tiré pour protéger un collègue qui était en danger parce que la partie civile, mon client, avait levé le bras de façon menaçante", explique l'avocat. "Les vidéos montrent le contraire. Donc ce type là continue à mentir. Si cet homme avait un vrai courage, il assumerait."

Une incarcération "vertueuse"

Plutôt qu'une "punition", Me Preziosi voit dans la mise en détention du policier une forme de "prevention" afin d'empêcher "une concertation entre les différente personnes concernée par ce dossier".

Au total, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances en ce qu'elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". Les trois autres policiers ont été placés sous contrôle judiciaire.

Pour le quatrième, "cette incarcération a été vertueuse puisqu'après quelques temps la mémoire lui est revenue et il s'est souvenu que c'est lui qui avait tiré", plaide l'avocat avec ironie. "L'histoire a donné raison aux juges."

Vincent Gautier