La délinquance en baisse au mois de juillet, selon le ministère de l'Intérieur

Alors que les touristes se plaignent à Marseille d'une recrudescence des vols - dans un contexte de fronde des policiers dans l'affaire Hedi -, les chiffres publiés ce vendredi par le ministère de l'Intérieur vont dans le sens l'inverse. En juillet 2023, les chiffres de la délinquance sont en baisse.
Les vols violents sans arme ont diminué de 10%, le trafic de stupéfiants de 8 % ou encore les vols avec armes de 6 %. Une baisse est aussi notable du côté des homicides (-8,54%), des violences sexuelles (-4%) ainsi que des cambriolages de logements (-1%).
Si la préfète des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, confirme cette tendance à BFMTV sur son secteur, elle prévient qu'il faut attendre que ces chiffres se "consolident".
Ce à quoi s'accorde Laurent Validguié, journaliste d'investigation à Marianne, sur le plateau de BFMTV: "on peut se réjouir de cette tendance à la baisse après une année dernière en hausse mais il faut se méfier des chiffres donnés quelques jours après, d'un mois sur l'autre. On n'est que début août."
Des forces de l'ordre monopolisées par les émeutes début juillet
Ces bons chiffres sont de plus à replacer dans le contexte de mois de juillet: pendant huit jours, les émeutes déclenchées par la mort de Nahel ont monopolisé une grande partie des forces de l'ordre. Les destructions et dégradations volontaires, qui découlent de ces violences urbaines, sont en nette hausse (+8 %).
"On peut émettre l'hypothèse que les plaintes de jour ont été moindres, compte tenu de l'immense activité de nuit pendant cette période", souligne Laurent Validguié.
Pour lui, cette communication est aussi très "opportune" car elle intervient "à un moment où la police à l'air de baisser un peu la garde" et "où il y a des témoignages de gens un peu partout qui se demandant où sont les policiers".
"Le code 562 (un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles, ndlr) peut aussi expliquer qu'il y ait eu moins d'interventions, ajoute-t-il.
"A quel prix?"
Pincettes aussi du côté du secrétaire général délégué de la zone Sud de l'unité SGP police FO, Bruno Bartocetti. "On ne peut effectivement pas se réjouir trop rapidement de ces chiffres sur la délinquance, même si on peut les saluer dans la mesure où cela demande un très fort investissement de la part des policiers et des gendarmes", déclare-t-il, tout en se demandant "à quel prix?" ont-ils été obtenus. Il avance que les chiffres en matière de gendarmes et policiers blessés en service "vont exploser" cette année.
Le ministère de l'Intérieur note aussi que sur les trois derniers mois, soit de mai à juillet, "la plupart des indicateurs sont en hausse par rapport aux trois mois précédents (février à avril)", note le ministère.