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Hauts-de-Seine

Mort de Nahel: des policiers rassemblés dans toute la France contre le procès requis pour meurtre

Des policiers rassemblés à Marseille ce 5 mars 2025 pour protester contre les réquisitions du parquet contre le policier ayant tiré sur Nahel en 2023

Des policiers rassemblés à Marseille ce 5 mars 2025 pour protester contre les réquisitions du parquet contre le policier ayant tiré sur Nahel en 2023 - Christophe SIMON / AFP

Après la réquisition du parquet de Nanterre demandant le renvoi pour meurtre du policier ayant tiré mortellement sur Nahel en juin 2023, des policiers se sont rassemblés ce mercredi 5 mars devant les services de police à travers la France pour exprimer leur opposition.

Des policiers se sont rassemblés devant les services de police à travers toute la France Ce mercredi 5 mars à midi à l'appel du syndicat Alliance, au lendemain des réquisitions du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) de renvoi pour meurtre du policier ayant tiré mortellement sur le jeune Nahel Merzouk en juin 2023.

La mobilisation a rassemblé environ 2.450 fonctionnaires à travers le pays, selon les chiffres du syndicat communiqués à l'AFP.

"Cette réquisition est inadmissible et intolérable"

À Nanterre, devant les locaux de la Direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP) des Hauts-de-Seine, environ 70 policiers se sont rassemblés vers 12h30 sans pancartes pour exprimer leur colère quant à la qualification pénale du parquet, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans son réquisitoire, le parquet de Nanterre a estimé que Nahel ne représentait pas "un danger immédiat" pour le policier mis en cause et que des éléments du dossier "doivent conduire à considérer que Florian M. a bien eu l'intention de donner la mort à Nahel Merzouk".

"Cette réquisition est inadmissible et intolérable, cela peut être considéré comme un acte politique", a déclaré à Nanterre à la presse le secrétaire général d'Alliance, Fabien Vanhemelryck.

Il a estimé que demander le renvoi du policier qui a tué à bout portant le jeune Nahel à l'été 2023 lors d'un contrôle du véhicule qu'il conduisait revenait à "salir l'institution policière".

"On ne remet pas en cause le procès (qui) permettra au policier de s'expliquer", précise-t-il, revendiquant une "action symbolique" pour soutenir le mis en cause.

Ce mercredi matin, le préfet des Hauts-de-Seine Alexandre Brugère s'est rendu au commissariat de Nanterre pour transmettre un "message de soutien" aux policiers, selon une vidéo postée par le compte du préfet sur X.

"Je suis venu vous dire que vos chefs vous aiment et qu’avec Laurent Nunez, sous l’autorité de Bruno Retailleau, nous sommes à vos côtés" a-t-il notamment déclaré.

Nice, Lille, Strasbourg...

Des rassemblements ont eu également lieu à Lille, où une trentaine de policiers et policières en uniforme se sont rassemblés en silence sur le parvis du commissariat central, selon un journaliste de l'AFP.

"On est là pour faire notre métier et aujourd'hui on est jugé comme des voyous", a déclaré Julien Soir, référent communication pour Alliance 59.

À Strasbourg, une trentaine de policiers étaient présents devant l'hôtel de police. "Ça remet en question l'action du policier sur le terrain", a déclaré le secrétaire départemental du syndical dans le Bas-Rhin, Sylvain André, à l'AFP.

Une soixantaine et une trentaine de policiers se sont rassemblés respectivement à Marseille et à Montpellier. À Nice, le maire Horizons Christian Estrosi était présent pour soutenir la vingtaine de policiers mobilisés.

Le syndicat Un1té ne s'est pas joint à cet appel, jugeant dans un communiqué publié mardi que tout rassemblement serait "préjudiciable à la défense et à ses intérêts".

A.Si. avec AFP