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Hauts-de-Seine

Mort de Nahel: le parquet requiert un procès pour meurtre contre le policier, les syndicats appellent à un rassemblement

Des policiers déployés à Nanterre (Hauts-de-Seine), après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un tir de la police.

Des policiers déployés à Nanterre (Hauts-de-Seine), après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un tir de la police. - Zakaria ABDELKAFI / AFP

Des syndicats policiers ont appelé à un rassemblement ce mercredi 5 mars en réaction aux réquisitions du parquet de Nanterre d'un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir qui a tué Nahel, en 2023.

Le syndicat Alliance Police Nationale appelle à un rassemblement, ce mercredi 5 mars "devant tous les services de police de France" en réaction aux réquisitions du parquet de Nanterre concernant la mort de Nahel, un jeune tué en 2023 par un tir de policier. Sa mort avait déclenché une vague d'émeutes pendant plusieurs jours dans toute la France.

Ce mardi 4 mars, le parquet, estimant qu'il était "possible de tirer sur le capot ou sur les pneus du véhicule" a annoncé requérir un procès pour meurtre contre le policier autour du tir.

Décision "lourde de conséquences"

Une décision "lourde de conséquences" selon le syndicat Alliance Police Nationale qui dénonce "une réquisition inacceptable"..

"L'usage des armes par les forces de l'ordre est strictement encadré par la loi", poursuit le syndicat. Selon le parquet, "les conditions de la légitime défense [n'étaient] pas remplies" pour autant lors du tir mortel. "Ouvrir le feu constituait nécessairement et à tout le moins une prise de risque inconsidérée", estime le parquet de Nanterre.

Sur X, le syndicat UN1TÉ estime également que "cette qualification soulève des interrogations légitimes", refusant "l'intention manifeste de tuer".

"Le meurtre suppose une intention manifeste de tuer. Or, comment peut-on arriver à cette conclusion pour un policier qui dégaine son arme avant tout pour sommer un individu de s'arrêter?", juge-t-il.

Le syndicat, qui indique réaffirmer "la nécessité d'une justice adaptée", souhaite la mise en place d'un "pôle de magistrats spécialisés pour les policiers mis en actes".

De son côté, Me Franck Berton, avocat de la mère de Nahel, y voit "une décision conforme à la réalité des faits". "L'intention d'homicide était patente et évidente, réagit-il auprès de BFMTV. C'est sûrement la première fois qu’un policier va aller aux assises sous accusation de meurtre."

Arthus Vaillant