BFMTV
Hauts-de-Seine
Alerte info

Mort de Nahel à Nanterre: le parquet requiert un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir

placeholder video
Le parquet de Nanterre a requis le renvoi devant les assises du policier auteur du tir qui avait tué Nahel, le 27 juin 2023.

Le parquet de Nanterre a requis ce mardi 4 mars 2025 un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir mortel contre Nahel, un jeune homme tué le 27 juin 2023 lors d'un refus d'obtempérer en voiture. Sa mort avait déclenché une vague d'émeutes pendant plusieurs jours dans toute la France.

Le parquet a aussi demandé un non-lieu pour le deuxième policier qui était à côté de la voiture au moment des faits.

"Les conditions de la légitime défense ne sont pas remplies"

Le parquet de Nanterre estime qu'il était "possible de tirer sur le capot ou sur les pneus du véhicule, ce qui aurait permis d’éviter toute atteinte à l’intégrité physique du conducteur". De même, il considère au moment du tir "que les conditions de la légitime défense ne sont pas remplies".

"Ouvrir le feu constituait nécessairement et à tout le moins une prise de risque inconsidérée", estime le parquet de Nanterre.

Me Franck Berton, avocat de la mère de Nahel, y voit "une décision conforme à la réalité des faits". "L'intention d'homicide était patente et évidente, réagit-il auprès de BFMTV. C'est sûrement la première fois qu’un policier va aller aux assises sous accusation de meurtre."

"C’est un soulagement pour la mère de Nahel qui a craint un moment donné que la justice n’aurait pas le courage que vient d’avoir le parquet de Nanterre. On attend la décision des juges d’instruction maintenant", ajoute-t-il.

Une reconstitution, des auditions...

Ces réquisitions du parquet interviennent après près de deux ans d'enquête. Au cours de celles-ci de nombreuses auditions ont été réalisées ainsi que plusieurs expertises (balistique, modélisation 3D, accidentologie), rappelle le parquet de Nanterre. Une reconstitution a par ailleurs été réalisée le 4 mai 2024.

BFMTV avait pu accéder en juillet 2024 aux résultats de cette reconstitution. Selon nos informations, un rapport de plus de 150 pages démontre que, si l'adolescent a redémarré volontairement la voiture alors que les policiers le tenaient en joue, celui qui a fait feu n'était pas en situation de "danger imminent".

En août de la même année, BFMTV avait également eu connaissance des auditions entre les policiers impliqués dans la mort de Nahel et plusieurs témoins, devant le juge d'instruction en charge de l'affaire.

Pour le policier auteur du tir, la mort du jeune homme était la conséquence de son refus d’obtempérer. "Je continue de penser que s’il avait obtempéré depuis le début et qu’il s’était stationné sur le bas-côté de la route, rien de tout cela ne serait arrivé", avait-il assuré au terme d’une confrontation de plus de cinq heures.

Un an après la mort de son fils, la mère de Nahel confiait en juin 2024 être "morte à l'intérieur" et entendait quitter la France après le procès et la condamnation.

Maxime Brandstaetter avec Alixan Lavorel