Nanterre, Asnières, Mantes-la-Jolie... Nuit de tensions en région parisienne après la mort de Nahel, 17 ans

Alors que la préfecture de police évoquait auprès de BFMTV une "situation contenue" à Nanterre mardi soir, les tensions survenues après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier, semblent s'être poursuivies une bonne partie de la nuit.
En début de soirée mardi, des affrontements ont éclaté entre habitants et forces de l'ordre dans le quartier du Vieux-Pont. Des feux d'artifice ont aussi été tirés à proximité de la préfecture du département.
Au moins trois véhicules ont été incendiés, indiquait la préfecture à BFMTV. Treize personnes avaient été interpellées à 00h30, expliquait cette source.
Les affrontements se sont poursuivis à Nanterre et dans plusieurs villes de la région parisienne dans la nuit de mardi à mercredi. Des images impressionnantes circulaient sur les réseaux sociaux, montrant notamment l'incendie d'une mairie de quartier à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, ou des tirs de feux d’artifice et des incendies de voitures dans plusieurs autres villes.
Vive émotion
Auprès de l'AFP, qui citait cette source peu après 1h30, la préfecture de police faisait état "d'incidents très sporadiques" à Asnières, Colombes, Suresnes (Hauts-de-Seine), Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Mantes-la-Jolie (Yvelines).
La mort de l'adolescent et ses circonstances ont suscité émotion et colère à Nanterre, ville populaire de l'Ouest parisien où il habitait, et plus largement dans tout le pays. Sur Twitter, des milliers de personnes ont partagé des messages de soutien à la famille et aux proches de Nahel.
L'acteur Omar Sy leur a adressé ses "pensées et prières" et demande "une justice digne de ce nom" tandis que le footballeur Jules Koundé a dénoncé une "nouvelle bavure policière" et une situation "dramatique".
La version policière mise à mal
Le drame s'est produit mardi matin près de la station de RER Nanterre-Préfecture, en banlieue parisienne. Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé qu'un véhicule avait foncé sur deux motards de police. Mais une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré.
Dans la vidéo, on entend notamment "tu vas te prendre une balle dans la tête", avant que le policier ne tire à bout portant en direction du conducteur. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau.
L'avocat de la famille de la victime, Me Yassine Bouzrou, a annoncé deux plaintes "ces prochains jours". L'une visera l'auteur du tir pour homicide volontaire et son collègue pour complicité.
Une seconde plainte, pour faux en écriture publique, sera déposée à l'encontre des policiers, "qui ont affirmé que le jeune homme avait tenté de commettre un homicide sur leur personne en tentant de les percuter, ce qui est formellement démenti par le visionnage de la vidéo", a annoncé l'avocat.