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"Un énorme souffle au-dessus de la carlingue": des passagers sous le choc après la collision évitée de justesse à l'aéroport de Nice

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Ils ont eu très peur. Les passagers d'un avion qui a évité de justesse une collision dimanche 21 septembre à l'aéroport de Nice reviennent sur la mésaventure. Les boîtes noires vont être analysées ce lundi soir.

Passés tout près de la catastrophe, les passagers d'un avion en partance de l'aéroport de Nice pour Nantes ce dimanche 21 septembre, tard dans la nuit, n'en reviennent toujours pas.

C'est le cas de Patrice et Nathalie, un couple de Bretons qui témoigne au micro de BFM Nice Côte d'Azur. "Ce qui m'a surpris, c'est que l'on n'a pas décollé immédiatement, et quelques instants après, on a entendu un énorme souffle au-dessus de la carlingue et j'ai vu les feux d'un autre avion au-dessus de nous. J'ai tout de suite compris qu'il se passait quelque chose de très grave", résume-t-il.

Un Airbus de la compagnie Nouvel Air, en provenance de Tunis entamait son approche lorsqu'il s'est finalement retrouvé au-dessus de l'avion EasyJet au sol, en bout de piste, prêt à s'élancer. Le premier avion a remis les gaz pour stopper la manœuvre. Le BEA estime qu'il s'agit d'un "incident grave" car l'avion n'allait pas se poser sur la bonne piste.

"Au raz du capot"

"C'est incroyable, l'avion nous est passé au raz du capot. On n'a pas eu le temps de se rendre compte, on l'a vu repartir, notre avion a un peu bougé quand il est passé. Étonnant!", décrit Benoît, un Nantais, qui compare la hauteur à laquelle l'appareil se trouvait à la hauteur du toit du hall de l'aéroport.

Les pilotes de l'avion EasyJet ont partagé leur émotion auprès des passagers. "Ils étaient très émus, très choqués par ce qui venait de leur arriver. Le pilote disait qu'il en pleurait donc ils n'étaient pas en état de reconduire les voyageurs", relate Anne à notre micro.

Les passagers ont ensuite était reconduits à l'aéroport, nombre d'entre eux sont traumatisés et veulent comprendre comment un tel incident a pu se produire. "Au moins qu'on sache la vérité, à savoir si c'est une erreur du contrôle aérien, ou une erreur de l'autre avion. Qu'on sache ce qui est arrivé pour ne pas que ça arrive. Les avions étaient très proches, il n'y aurait pas eu de survivants", craint Patrice.

Le BEA doit déterminer les responsabilités de l'accident, quatre enquêteurs ont été dépêchés sur place.

Plusieurs hypothèses sur la table

À ce stade, deux enquêtes sont ouvertes, l'une par le BEA, le Bureau d'Enquête et d'Analyse, l'autre par la DGAC, la direction générale de l'aviation civile. Cette dernière n'a pas répondu à nos sollicitations.

Les deux avions ont été immobilisés pour récupérer les boîtes noires. Des analyses vont être effectuées dès ce lundi soir pour essayer de comprendre ce qu'il s'est réellement passé hier soir.

Dans un premier temps, il va y avoir tout un travail de recueil de témoignages et d'exploitation de vidéos et d'images. Ensuite, ils devront déterminer si c'est une erreur du pilote, un défaut de communication avec la tour de contrôle ou les conditions météo qui étaient défavorables. La publication d'un rapport d'enquête est attendue dans les prochains mois.

"Un soucis de coordination"

Interrogé par BFM Nice Côte d'Azur, Pierre-Henri Chuet, ancien pilote de chasse spécialiste de la sécurité aérienne, plusieurs options peuvent être envisagées. "Généralement ce que l'on voit dans un cas comme ça, c'est un avion qui s'aligne, que ce soit au sol ou pour se poser sur la mauvaise piste. Le contrôleur aérien croit qu'un avion, par exemple, va se poser sur la piste gauche, un avion va décoller de la piste droite, et du fait de la parallaxe, du fait de la distance, il n'arrive pas à voir de nuit, c'est que des lumières, et bien qu'il y a un souci", illustre-t-il.

Le spécialiste qui relève l'exigence du site d'atterrissage, évoque "un souci de coordination que ce soit à cause d'un avion qui s'engage alors qu'il n'a pas le droit sur la piste", ou "un avion qui poursuit son atterrissage alors qu'il ne le devait pas", mais il trouve ces cas de figure "extrêmement rare".

Pierre-Henri Chuet explique en revanche que l'accident a pu être évité grâce aux barrières de sécurité qui ont parfaitement joué leur rôle.

Flavie Veillas, Benoît Ruiz et Margaux Sansano avec Florent Bascoul