Propos du DGPN: le ministère de l'Intérieur a "une très grande confiance" dans le patron de la police

Gérald Darmanin au Sénat, ce mercredi 5 juillet 2023. - Ludovic MARIN / AFP
L'une des rares réactions du côté du gouvernement, qui pourrait encore renforcer l'indignation à gauche. Le ministère de l'Intérieur a fait savoir son soutien au directeur de la police nationale qui a déclaré être "empêché de dormir" par le placement en détention provisoire d'un policier marseillais, soupçonné d'avoir roué de coup un jeune homme en marge des émeutes début juillet.
"Le ministre a une très grande confiance en son directeur général de la police nationale", a fait savoir un proche de Gérald Darmanin à BFMTV.
"Un policier n'a pas sa place en prison"
Frédéric Veaux, le patron de la police, a déclaré ce dimanche auprès du Parisien souhaiter la libération du policier de la BAC de Marseille, incarcéré depuis vendredi dans le cadre d'une enquête sur des faits de "violences en réunion" commises en marge des émeutes début juillet.
"De façon générale, je considère qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", a encore ajouté le directeur général de la police nationale (DGPN), nommé par Gérald Darmanin à la tête de l'instititution en 2020.
Depuis le placement en détention provisoire de l'un des policiers qui aurait passé à tabac un jeune homme de 21 ans et la mise en examen de trois autres fonctionnaires des BAC sud et centre de Marseille, la colère monte dans les rangs policiers. Plusieurs centaines d'agents des forces de l'ordre de la cité phocéenne se sont mis en arrêt maladie.
Arrêts maladies pour les policiers marseillais
D'autres ont répondu à l'appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en "code 562", un jargon policier qui signifie qu'ils n'assument plus que les missions d'urgence et essentielles.
Sur Twitter, le préfet de police Laurent Nunez, ex-bras droit de Gérald Darmanin à l'Intérieur, a dit "partager les propos du DGPN".
Un policier, "un justiciable comme tout citoyen"
À gauche, ce soutien ne passe pas, d'autant moins dans le contexte post-émeutes après la mort de Nahel, un jeune homme tué à Nanterre d'un tir de policier, lui-même actuellement écroué.
Jean-Luc Mélenchon a jugé sur son compte Twitter la situation "écœurante" et "l'État ridiculisé". Même constat pour Olivier Faure qui juge la situation "gravissime". "Toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de la détention provisoire", a regretté le premier secrétaire du Parti socialiste.
La députée écologiste Sandrine Rousseau a rappelé de son côté qu'un policier "est justiciable comme tout citoyen". Commettre un délit tout en étant membre des forces de l'ordre est considéré comme "une circonstance aggravante" dans le Code pénal.