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Un syndicat policier appelle au service minimum après la mise en examen de 4 agents à Marseille

Les locaux de l'IGPN à Marseille, en juillet 2023.

Les locaux de l'IGPN à Marseille, en juillet 2023. - BFM Marseille Provence

Quatre policiers de la BAC marseillaise ont été mis en examen pour des violences en marge des émeutes qui se sont produites début juillet. Un d'entre eux a été placé en détention provisoire. Unité SGP Police FO dénonce "un traitement dégradant et dangereux".

Code 562 sur toutes les ondes de police. Le syndicat Unité SGP Police FO appelle ses adhérents au service minimum après la mise en examen de quatre policiers de la BAC marseillaise, soupçonnés de violences en marge des émeutes qui se sont produites en France au début du mois de juillet, et le placement en détention provisoire de l'un d'entre eux.

Dans un tract adressé à tous les policiers du territoire, la direction du syndicat les appelle "à se mettre en 562 dès maintenant". Chaque jour, les policiers doivent remplir un logiciel pour renseigner l'administration de leur activité. Le code 562 correspond à "position d'attente pause". Le but est ainsi "de plomber la politique du chiffre de l'administration", explique un policier, en faussant les statistiques. Les codes des missions traditionnelles, les patrouilles, les interventions, entre autres, n'étant plus renseignés dans le logiciel des commissariats.

Pour autant, les appels au 17 seront traités. Les patrouilles ou la présence sur la voie publique vont se poursuivre.

"Désarroi injuste"

Jeudi, quatre fonctionnaires marseillais - deux membres de la brigade anticriminalité (BAC) Sud et deux de la BAC centre - ont été mis en examen pour violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, dans le cadre de l'information judiciaire ouverte le 5 juillet alors qu'un jeune homme affirme avoir été passé à tabac par des policiers après avoir reçu un tir de LBD.

L'un des policiers mis en examen a été placé en détention provisoire. "Unité SGP Police prend acte de ce placement en détention provisoire de notre collègue de Marseille, le plongeant ainsi que sa famille dans un désarroi injuste et un traitement dégradant et dangereux pour notre fonction", écrit le syndicat dans le tract. L'organisation estime qu'"un simple contrôle judiciaire n'aurait absolument pas compromis la sérénité de l'enquête".

Plus largement, le syndicat considère que les policiers mis en examen le sont pour "des faits en lien direct avec le service et leur mission". Il revendique un "statut spécifique du policier mis en examen" et regrette que les fonctionnaires qui doivent rendre des comptes à la justice soient toujours "renvoyés à leur responsabilité individuelle sans jamais remettre en cause leur administration".

Vive colère chez les policiers

D'autres syndicats comme Alliance et Unsa dénoncent "une décision incompréhensible". Alternative CFDT et le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure "rappellent que la détention provisoire revêt un caractère exceptionnel", dénonçant une incarcération "sans objet".

La mise en examen de ces quatre policiers a suscité une vive colère parmi leurs collègues. Une "haie de soutien moral" a accompagné les fonctionnaires lors de leur déferrement au palais de justice de Marseille. Rudy Manna, du syndicat Alliance, a évoqué des "collègues désespérés" et "plusieurs dizaines" de policiers marseillais "en arrêt-maladie ou en burn-out".

La préfecture de police de Marseille a tenu à adresser un message à la population, assurant que ses effectifs continuent "à assurer leurs missions au service des citoyens".

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV