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François Bayrou est "prêt à être courageux" et ne s'attend "pas à être populaire"

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Dans un contexte politique et international très compliqué, le Premier ministre promet de "traiter un à un tous les problèmes qui se posent à la France", ce 11 avril. "Jamais un gouvernement n'avait eu à vivre de tels défis", a cependant reconnu François Bayrou.

Un air de méthode Coué. Quelques jours après les 100 premiers jours de François Bayrou à Matignon, le Premier ministre affiche son optimisme. Le contexte n'a pourtant rien de léger pour le gouvernement entre les incertitudes avec les États-Unis et leur président Donald Trump sur les droits de douane, les divisions au sein même du socle commun et des prévisions de croissance française en nette baisse.

"Jamais un gouvernement n'avait eu à vivre de tels défis et de telles responsabilités. Quand vous avez à vivre ça, ne vous attendez pas à être populaire, mais soyez prêts à être courageux", a lancé le locataire de Matignon lors de la foire internationale de Coulommiers ce vendredi.

Des priorités qui peinent à avancer

Pour se donner du cœur à l'ouvrage, le Premier ministre peut se targuer d'avoir réussi à faire adopter un budget de l'État et de la sécurité sociale en février dernier, là où son prédécesseur Michel Barnier avait échoué, renversé par les oppositions.

Depuis cette première levée d'obstacles, François Bayrou promet d'avancer. Le centriste s'est fendu fin mars d'un courrier envoyé aux présidents des groupes parlementaires pour fixer ses priorités. Au menu: l'accès à l'éducation, la fin des déserts médicaux, "la lutte contre la bureaucratie" ou encore le rétablissement des finances publiques.

Pour l'instant, les changements semblent ténus. Le Premier ministre a bien annoncé vouloir "reconquérir la bataille de l'écrit" lors d'un déplacement dans un école des Hauts-de-Seine, sans grande précision.

"La lutte contre la bureaucratie" doit passer par le projet de loi simplification de la vie économique qui a fait grincer des dents au sein même des partenaires du gouvernement et peine à avancer dans les débats en hémicycle ces derniers jours.

Même topo pour la question des déserts médicaux dont plusieurs propositions de lois suscitent le scepticisme parmi les députés LR.

"Regarder en face tous les défis"

Quant au rétablissement des finances publiques, la manœuvre s'avère très compliquée avec un taux de croissance plus faible que prévu et la nécessité pour François Bayrou de parvenir à nouveau à nouer des accords avec la gauche à l'automne prochain lors du vote du budget.

Sans compter que le conclave pour les retraites, qui devait réunir tous les partenaires sociaux autour de la table, a tourné au fiasco et pourrait pousser les socialistes à finalement décider de censurer dès l'été prochain le Premier ministre.

"On va traiter un à un tous les problèmes qui se posent à la France. On va regarder en face tous les défis", a cependant promis le patron du Modem, regrettant que "la France traîne des pathologies depuis des décennies".

François Bayrou va avoir fort à faire pour convaincre. Un sondage Elabe pour BFMTV montre qu'une personne interrogée sur deux est déçue de son action après 6 mois à Matignon.

Marie-Pierre Bourgeois