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Plus d'écrit, des professeurs recrutés dès bac+3: Bayrou dévoile ses grandes mesures sur l'école

François Bayrou lors d'un point presse à Rueil-Malmaison le 28 mars 2025

François Bayrou lors d'un point presse à Rueil-Malmaison le 28 mars 2025 - Thomas SAMSON / AFP

Le Premier ministre veut faire de l'enseignement à l'école primaire "son cheval de bataille". Lui-même ancien professeur de lettres, il a notamment confirmé le retour du concours pour devenir professeur à bac+3.

L'un des dossiers tout en haut de la pile. Plutôt avare en annonces depuis son arrivée à Matignon en décembre, François Bayrou a expliqué vouloir faire de l'école "son cheval de bataille" alors qu'il était accompagné de sa ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne ce vendredi 28 mars à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

"Le niveau des élèves de 5e, il y a un quart de siècle, est aujourd'hui celui d'un élève de 4e", a pointé du doigt le chef du gouvernement en citant les différentes études internationales.

• Améliorer l'orthographe et la grammaire des élèves

Lui-même ex-professeur de lettres, le Premier ministre a longuement appelé à "reconquérir l'écrit" dans les établissements scolaires. "C'est une exigence à laquelle nous ne devons pas échapper", a insisté celui qui a été ministre de l'Éducation nationale de 1993 à 1997.

"Chaque jour, nous allons essayer que dans toutes les disciplines les enfants lisent et écrivent dans le primaire et le secondaire", a promis François Bayrou, sans plus de précisions sur le dispositif souhaité.

Dès son discours de politique générale en janvier, le chef du gouvernement avait déjà dépeint "des étudiants" à l'université "qui ne parviennent pas à écrire un texte simple, compréhensible avec une orthographe acceptable".

• Ramener les concours d'enseignants à bac+3

Déjà annoncé par Emmanuel Macron en avril 2024, le Premier ministre a confirmé vouloir ramener les concours pour intégrer l'enseignement de bac+5 à bac+3. La manœuvre vise à répondre aux difficultés à recruter des enseignants mais elle n'a jusqu'ici jamais réussi à aboutir.

"Nous voulons redonner aux futurs professeurs une formation pluridisciplaire et complète à la fois littéraire et scientifique", a expliqué le Premier ministre, y voyant "un bénéfice conséquent pour leurs élèves à terme".

Nicole Belloubet, alors ministre de l'Éducation, avait elle-même préparé cette réforme pour la rentrée 2025, mais elle avait dû être abandonnée au début de l'été du fait de la dissolution puis de la période de gestion des affaires courantes.

La réforme avait été reprise par le gouvernement Barnier à l'automne, là aussi sans aboutir.

• Créer une licence destinée aux futurs professeurs

Élisabeth Borne a confirmé une autre annonce d'Emmanuel Macron: celle de la création d'une licence pluridisciplinaire. Elle "sera ouverte dès 2026 sur tous les territoires en couvrant l'ensemble des disciplines enseignées à l'école primaire", a expliqué la ministre de l'Éducation nationale.

"Notre but est de susciter des vocations dès la sortie du lycée", a encore insisté l'ex-Première ministre.

• Créer un statut d'élève-fonctionnaire pour payer les futurs enseignants

François Bayrou est également longuement revenu sur le retour de l'accès aux concours de professeurs dès bac+3, annoncé au printemps 2024 par Emmanuel Macron.

Actuellement, les futurs professeurs dont le recrutement a beaucoup évolué ces dernières années, commencent leur cursus d'enseignant à bac+5.

Ce retour à l'accès aux concours de professeurs après la licence veut permettre de former les professeurs pendant deux années, jusqu'à l'obtention de leur master 2.

Pendant ces 24 mois, les futurs professeurs seraient rémunérés 1.400 euros net première année de master puis 1.800 euros nets en master 2 (M2).

Ils s'engageront ensuite à accomplir un service d'au moins quatre ans. Certains syndicats enseignants ont accusé Bercy de freiner sur la réforme à cause de son coût relativement important.

Toutes ces mesures suffiront-elles à convaincre les professeurs, agacés d'avoir vu se succéder pas moins de 6 ministres en moins de 3 ans? En décembre dernier, près de 65% des professeurs des écoles avaient fait grève, d'après des chiffres du syndicat majoritaire FSU-SNUIPP.

Marie-Pierre Bourgeois