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"Le grand flou", "la débâcle"... Les unes de la presse après la censure historique contre Barnier

Les unes du Parisien, de Libération et de The Economist au lendemain de la censure contre Michel Barnier

Les unes du Parisien, de Libération et de The Economist au lendemain de la censure contre Michel Barnier - Captures d'écran

La presse française revient ce jeudi 5 décembre sur l'aspect historique du vote de la motion de censure à l'Assemblée nationale contre le gouvernement de Michel Barnier. Et s'interroge: que va faire Emmanuel Macron, qui prendra la parole à 20 heures dans une allocution?

"Et la France avance dans l'inconnu". The Economist, hebdomadaire britannique, résume sans doute le mieux la situation politique dans l'Hexagone ce jeudi 5 décembre, au lendemain du vote de la motion de censure contre Michel Barnier et son gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Pas de budget, pas de gouvernement. On voit mal comment la profonde crise politique que traverse la France pourrait être résolue", écrit le magazine, transformant un poteau parisien en écrivant "merde" à la place du "métro" de la capitale.

"Qui nommer Premier ministre?"

En France, L'Humanité souligne "la débâcle" de l'exécutif, en mettant au premier plan Emmanuel Macron plutôt que Michel Barnier. Le président de la République, qui doit trouver un nouveau Premier ministre, s'adressera aux Français à 20 heures ce jeudi.

Même choix de photo pour Le Parisien, qui s'interroge sur "le grand flou" politique que connaît le pays. "Qui nommer Premier ministre? Et surtout, avec quelles forces politiques pour le soutenir, et sur quel programme?", demande le quotidien, estimant qu'Emmanuel Macron se retrouve désormais dans une "situation inextricable".

Une majorité des quotidiens décide toutefois de mettre à la une la figure de Michel Barnier. La Croix évoque le "pari perdu" du Premier ministre qui, quelques heures encore avant le vote des députés, croyait encore possible de rester à Matignon. "La France au défi de l'instabilité", titre le journal.

"Michel Barnier censuré: veni, vidi, viré", écrit de son côté Libération, tandis que Le Figaro souligne le caractère "historique" de la censure et de la "crise politique": jamais un gouvernement n'avait été renversé par l'Assemblée nationale depuis 1962 et la chute de Georges Pompidou.

Les Échos pointent eux "l'alliance des extrêmes", rappelant que la motion de censure déposée par la gauche a été votée par le Rassemblement national. Ouest-France voit dans ce scrutin "la fin du barrage républicain".

"Les calculs partisans et, plus encore, la détestation du président de la République, l'ont emporté sur toute autre considération", estime Patrice Moyon, journaliste en charge de l'économie pour le quotidien régional.

"La chute, et après?" se demande enfin Le Dauphiné libéré.

Au lendemain du vote historique des députés, Michel Barnier présentera ce jeudi sa démission à Emmanuel Macron. Il quittera donc son poste de Premier ministre 91 jours après son arrivée, soit le passage le plus court de l'histoire de la Ve République à Matignon.

Ariel Guez