Droits de douane: pour Michel Barnier, nous aurions pu avoir un autre accord avec Donald Trump

Michel Barnier arrive aux obsèques de l'ancien patron des députés LR Olivier Marleix, le 11 juillet 2025 à Anet (Eure-et-Loir) - ALAIN JOCARD © 2019 AFP
Après Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou François Bayrou, Michel Barnier dénonce à son tour le "mauvais accord" douanier négocié entre l'UE et les États-Unis le dimanche 27 juillet.
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche ce samedi 2 août, l'ancien Premier ministre estime que cet accord est "déséquilibré et dicté à l'Union européenne dans des conditions assez humiliantes".
Une position "défensive" décriée
Le cadre des Républicains regrette notamment la position "défensive" adoptée par l'UE. "L’option de tenir un vrai rapport de force, en préparant des mesures de rétorsion notamment sur les géants américains du numérique, n’a visiblement jamais été considérée sérieusement", déplore-t-il.
Pour Michel Barnier, le marché intérieur européen, considéré comme "l'atout principal" de l'UE, aurait dû être mis en avant dans les négociations afin d'être "capable de tenir le rapport de force". Au même titre que le "déficit très fort en matière de services", qui aurait pu permettre, selon lui, d'utiliser "les outils à notre disposition pour faire pression sur l’industrie de la tech et les services financiers américains" et ainsi "obtenir un autre accord".
Les vins et spiritueux, "un jeu considérable"
Comme plusieurs chefs d'État européens, dont Giorgia Meloni ou le chancelier allemand Friedrich Merz, Michel Barnier déclare surveiller les exemptions. "Le secteur des vins et spiritueux revêt un enjeu considérable pour la France vis-à-vis des États-Unis et de la Chine. Il est un secteur emblématique du savoir-faire français et c’est une faute de la part des Chinois de l’avoir attaqué, tout comme cela le serait de la part des Américains", clame-t-il.
Les vins et spiritueux de l'Union européenne seront soumis à des droits de douane de 15% aux États-Unis jusqu'à ce qu'un accord soit éventuellement conclu dans le cadre de négociations qui devraient se poursuivre à l'automne, ont pourtant déclaré des responsables et diplomates de l'UE auprès de Reuters.
Alors que les droits de douane américains sur les vins et spiritueux européens sont actuellement de 10%, l'UE souhaite les ramener à zéro ou au moins, pour le vin, que le taux soit fixé selon le principe de "la nation la plus favorisée" (NPF), c'est-à-dire sur la base d'un coût fixe par litre plutôt qu'en pourcentage.