Marine Le Pen condamnée: Jordan Bardella évoque une "mise à mort financière du parti"

Jordan Bardella à Strasbourg le 2 avril 2025 - FREDERICK FLORIN / AFP
L'ESSENTIEL
- La cour d'appel de Paris envisage pour Marine Le Pen un procès "avec une décision à l'été 2026". "Une très bonne nouvelle", a réagi la leader d'extrême droite, tandis que son avocat voit dans cette possibilité un "désaveu" du premier jugement, violemment attaqué par le RN. Lire l'article
- "Il ne s'agit pas d'avoir un quelconque désaveu, puisque le propre de l'appel, qui est un droit, c'est de recommencer à zéro l'examen de l'affaire", a répondu la procureure générale de Paris auprès de l'AFP. Lire la brève
- Alors que le RN organise ce dimanche un meeting de soutien à Marine Le Pen, le président du parti, Jordan Bardella, réfute "tout coup de force". Lire l'article
- Mais les opposants du RN s'inquiète déjà que l'événement tourne à la "trumpisation", avec en tête l'exemple de l'assaut du Capitole aux États-Unis en janvier 2021. Lire l'article
Un rassemblement "contre l'extrême droite et pour la République" organisé par la gauche ce dimanche à Paris
En parallèle du meeting "de soutien" à Marine Le Pen organisé ce dimanche par le Rassemblement national, la gauche organise un rassemblement "contre l'extrême droite et pour la République".
"Oui, l'État de droit est bien sacré et intangible. Venez le rappeler. Dimanche", a écrit sur X la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
De son côté, Jordan Bardella a indiqué que le RN ne changera pas sa ligne de défense lors du procès en appel. Le président du parti a indiqué que le Rassemblement National compte 20.000 adhésions supplémentaires depuis la condamnation de Marine Le Pen.
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Louis Aliot "n'imagine pas" que Marine Le Pen ne soit pas candidate à la présidentielle en 2027
Louis Aliot, maire de Perpignan et condamné en première instance dans l'affaire des procès des assistants parlementaires du RN, déclare ce soir "ne pas imaginer" que Marine Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027.
"On se battra en appel et il y a quand même des chances que cette exécution provisoire ne s'applique pas et donc je n'imagine pas que Marine Le Pen ne soit pas candidate à l'élection présidentielle", ajoute-t-il.
En outre, il juge "tout à fait démocratique et conforme à la liberté du citoyen (...) de contester une décision qui ne me paraît pas être juste et proportionnée".
Marine Le Pen affirme que la pétition pour la soutenir a récolté 500.000 signatures
Sur X, Marine Le Pen affirme que la pétition lancée ce lundi pour la soutenir après sa condamnation a récolté "un demi-million de signatures".
"Vous êtes extrêmement nombreux depuis lundi à exprimer votre indignation. Sachez que chacun de vos soutiens me va droit au cœur", a écrit Marine Le Pen.
Bardella affirme que le RN ne changera pas sa ligne de défense lors du procès en appel
"Pourquoi est-ce qu'on changerait notre ligne de défense?", a interrogé Jordan Bardella sur le plateau de LCI.
"Il n'y a pas d'emplois fictifs, il n'y a pas d'enrichissement personnel", s'est défendu Jordan Bardella qui pointe "le malaise provoqué" par l'exécution provisoire dans la classe politique.
"Je ne trouve personne, à part monsieur Attal et madame Tondelier, dans la vie politique pour venir défendre cette décision", selon l'élu d'extrême droite.
Jordan Bardella dénonce une justice qui "dysfonctionne" et "une disproportion des peines prononcées"
Jordan Bardella affirme sur LCI que "beaucoup de Français ont le sentiment légitime que la justice dysfonctionne" et dénonce une "disproportion des peines prononcées".
"Il y a des millions de Français qui sont indignés et qui ont le sentiment qu'une partie de la justice ne juge plus seulement en droit, mais juge aussi avec des convictions partisanes et politiques", a estimé le président du parti d'extrême droite.
Pour Bardella, les violences en manifestation "n'émanent jamais des militants" du RN mais "de militants d'ultragauche"
Sur LCI, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a partagé son "esprit pacifique" pour le meeting "de soutien" à Marine Le Pen, prévu ce dimanche à Paris.
Interrogé sur les risques autour de cette manifestation, l'eurodéputé d'extrême droite affirme que les violences "n'émanent jamais des militants du Rassemblement national" mais "souvent de militants d'ultragauche".
Pour lui, ce meeting est "un moyen de défendre la démocratie et l'état de droit".
Pour Bruno Retailleau, la "contrepartie de l'indépendance" des juges est leur "neutralité"
"C'est un jugement il faut le respecter (...) Marine Le Pen aura le droit comme tout justiciable à ce recours, cela permettra d'éclaircir le débat et j'espère de détendre l'atmosphère", a déclaré Bruno Retailleau sur France 2.
Alors que le RN dénonce une "tyrannie des juges", le ministre de l'Intérieur a été interrogé sur des propos tenus en 2020, quand il évoquait la "politisation inquiétante" des magistrats dans le cadre du procès Fillon.
"La justice doit être impartiale, l'article 10 d'une ordonnance de 1958 proscrit toute activité politique", a rappelé Bruno Retailleau.
Or selon lui, "la très grande majorité des magistrats en France observe une neutralité" mais "il y une organisation syndicale qui s'est fait connaître par le mur des cons", poursuit-il, faisant allusion au Syndicat de la magistrature.
"La contrepartie de l'indépendance c'est la neutralité, a-t-il résumé. "Il faut faire respecter les règles, les magistrats ne sont pas au-dessus".
Bardella affirme que la justice "met à mort financièrement le premier parti de France"
Invité sur LCI, le président du Rassemblement national Jordan Bardella déplore que la condamnation de Marine Le Pen et plusieurs cadres du parti "met à mort financièrement le premier parti de France".
"Quelle crédibilité aura la France demain et après-demain pour aller donner des leçons de droit de l'Homme, de démocratie et de liberté à d'autres pays en Europe?", s'est interrogé Jordan Bardella.
"Rien ne nous empêchera de mener ce combat d'assurer la présence du RN à l'élection présidentielle", a poursuivi l'élu d'extrême droite.
Des organisations de jeunesse appellent la gauche à manifester, LFI et les Verts défileront
Plusieurs organisations de jeunesse appellent à un rassemblement "contre l'extrême droite et pour la République" place de la République à Paris dimanche, le même jour que le meeting de soutien du RN à Marine Le Pen. La France insoumise et les Verts y prendront part.
"Ne laissons pas l'extrême droite faire sa loi", écrit le parti de Jean-Luc Mélenchon sur le réseau social X. "Oui, l'État de droit est bien sacré et intangible. Venez le rappeler. Dimanche", écrit de son côté, sur le même réseau, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
Marine Le Pen, Gabriel Attal, Marine Tondelier: vers un face-à-face des meetings dimanche
Hasard du calendrier, le premier grand raout du parti Renaissance aura lieu ce dimanche 6 avril, en même temps que la mobilisation du RN pour défendre Marine Le Pen condamnée ce lundi. Gabriel Attal pourrait accuser l'ex-candidate à la présidentielle de chercher à mettre ses pas dans ceux de Donald Trump. Le parti à la flamme va expliquer, lui, se battre "pour la défense de la démocratie".
De son côté, Marine Tondelier promet aussi une mobilisation à gauche dimanche, mais sans donner plus de détails.
Menaces contre les magistrats: "cinq auteurs ont été identifiés" selon la procureure générale près la cour d'appel de Paris
"Cinq auteurs" de menaces contre des magistrats du "ministère public" lors du procès du RN "ont été identifiés et seront effectivement poursuivis et sévèrement condamnés", annonce sur franceinfo Marie-Suzanne Le Quéau, procureure générale près la cour d'appel de Paris.
"Le premier meeting de la présidentielle": branle-bas de combat au RN pour le rassemblement de dimanche
Après la riposte dans les médias, place à la démonstration de force dans la rue. Le Rassemblement national organise ce dimanche à Paris "un meeting de soutien à Marine Le Pen, dans le cadre de la mobilisation populaire et pacifique" lancée lundi par le parti après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.
Des cadres du partis racontent à BFMTV les coulisses de ce rassemblement en forme de "meeting présidentiel".
"Ça ressemble à du Trump": les opposants à Marine Le Pen s'inquiètent du meeting du RN
Après la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d'inéligibilité pour détournement de fonds publics, son parti organise ce dimanche un rassemblement de soutien à Paris.
Mais à gauche comme à Renaissance, on s'inquiète d'éventuels débordements qui pourraient tourner "à la trumpisation" avec en tête l'exemple de l'assaut du Capitole aux États-Unis en janvier 2021.
Pour la procureure générale de Paris, l'accélération du calendrier judiciaire n'est pas un "désaveu" du jugement
L'accélération du calendrier judiciaire n'est pas un "désaveu" du premier jugement, a déclaré ce mercredi la procureure générale de Paris, alors que la cour d'appel prévoit "une décision à l'été 2026" pour la procédure d'appel engagée par Marine Le Pen.
"Il ne s'agit pas d'avoir un quelconque désaveu, puisque le propre de l'appel, qui est un droit, c'est de recommencer à zéro l'examen de l'affaire", a expliqué Marie-Suzanne Le Quéau à l'AFP.
Avant de développer: "L'audiencement, c'est quelque chose de complexe qui nécessite beaucoup d'anticipation et d'organisation. Tout le monde savait, en tout cas tous les commentateurs avisés savaient quand même, que dans l'affaire des assistants parlementaires du RN, il y aurait un appel. Soit c'était une relaxe et le ministère public qui avait soutenu l'accusation aurait interjeté appel, soit c'était une condamnation, et les prévenus qui contestent leur culpabilité interjetaient appel.
À la cour d'appel, dès l'instant où on a su que ce procès se préparait en première instance, on s'est dit qu'il viendrait à la cour. Il y a déjà bien plusieurs mois que nous regardons le calendrier 2026, en nous disant 'à quel moment on pourra fixer cette affaire?'."
Tondelier promet une mobilisation à gauche dimanche
Marine Tondelier assure que la gauche prépare une mobilisation pour contrer la manifestation du Rassemblement national dimanche en soutien à Marine Le Pen.
Pour autant, Marine Tondelier n'a donné aucun détail sur cette initiative.
"Il se passera quelque chose dimanche", a déclaré la responsable écologiste sur France Info. "Nous sommes en train d'y travailler, nous sommes les maîtres des horloges de nos propres mobilisations", a-t-elle déclaré.
Marine Tondelier juge que l'on "se concentre beaucoup sur la peine de Marine Le Pen et sa réaction"
"On se concentre beaucoup sur la peine de Marine Le Pen et sa réaction", mais "moi ce qui me perturbe c'est l'infraction qu'elle a commise", déclare la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier sur France Info, trois jours après la condamnation de la leader du RN pour détournement de fonds publics.
La conseillère d'opposition à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), fief de Marine Le Pen, déplore une "entreprise de victimisation" de cette dernière, alors que "c'est elle la coupable".
Primas affirme qu'une loi pour supprimer l'exécution immédiate pour les peines d'inéligibilité ne vise pas à "contourner la justice"
Le texte pour supprimer l'exécution immédiate pour les peines d'inéligibilité ne vise pas à "contourner la justice", estime la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur RTL.
"À partir du moment où l'on fait la loi, la justice s'appuie sur la loi pour déterminer ses peines. Moi je pense qu'une loi doit être évaluée si l'on considère qu'elle a des effets qui vont au-delà des intentions du législateur", explique-t-elle.
Sans pour autant soutenir cette proposition de loi que défendra le groupe de députés d'Éric Ciotti, allié de Marine Le Pen, le 26 juin prochain: "on verra et c'est la responsabilité de l'indépendance du Parlement, du législatif, que d'examiner des textes. On verra les termes de ce texte, l'analyse qui est faite, l'étude d'impact."
Gérard Larcher souligne "la nécessité d'évaluer la loi"
Après la condamnation de Marine Le Pen, le président du Sénat Gérard Larcher a souligné ce mercredi "la nécessité d'évaluer la loi", tout en se disant "pas troublé" par le jugement.
"La justice applique les lois votées mais quand vous empêchez certains élus de participer à la vie démocratique d'un pays, vous posez aussi une question qui n'est pas secondaire", a-t-il expliqué dans des déclarations au Figaro.
Mélenchon dénonce le "risque séditieux" de la manifestation de soutien à Le Pen
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé mercredi le "risque séditieux" de la manifestation de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation à l'inéligibilité, et appelé ses troupes à "répliquer" le 1er mai contre l'extrême droite.
"Il y a dans l'appel que vient de faire l'extrême droite à une manifestation dimanche (...) un contenu que nous considérons comme séditieux", a affirmé Jean-Luc Mélenchon lors d'une conférence diffusée sur les réseaux sociaux, parlant d'un "rassemblement de fachos".
"C'est l'extrême droite, par conséquent, du fait même de ceux qui convoquent, il y a un risque séditieux qui est déjà apparu dans l'Histoire", a-t-il affirmé, soulignant qu'il prenait "très au sérieux ce qu'ils sont en train de faire".
Un meeting de soutien à Marine Le Pen dimanche, Jordan Bardella réfute "tout coup de force"
Si Jordan Bardella a dénoncé à plusieurs reprises "la tyrannie des juges" depuis la condamnation de Marine Le Pen, il refuse de voir dans l'organisation d'un rassemblement de soutien dimanche une attaque contre les institutions.
"Le meeting de dimanche n'est pas un coup de force, c'est l'expression de la démocratie", s'est défendu le patron du RN ce mercredi après-midi depuis le Parlement européen.
Peu coutumier des appels à manifester, le parti à la flamme a décidé lundi soir d'organiser un rassemblement à Paris, place Vauban, à côté de l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen y prendra la parole tout comme Jordan Bardella. Une invitation aux alliés européens du mouvement est également envisagée.
La procureure générale de Paris assure que la tenue d'un procès en appel avait été anticipée
La cour d'appel de Paris avait anticipé la tenue d'un second procès dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national, a assuré ce mercredi à l'AFP la procureure générale de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau.
"L'audiencement, c'est quelque chose de complexe qui nécessite beaucoup d'anticipation et d'organisation. Tout le monde savait, en tout cas tous les commentateurs avisés savaient quand même, que dans l'affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national, il y aurait un appel", a-t-elle expliqué, ajoutant:
"A la cour d'appel, dès l'instant où on a su que ce procès se préparait en première instance, on s'est dit qu'il viendrait à la cour. Il y a déjà bien plusieurs mois que nous regardons le calendrier 2026, en nous disant 'à quel moment on pourra fixer cette affaire?'."
L'accélération du calendrier judiciaire au cœur des débats
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce direct consacré à l'actualité politique de ce jeudi 3 avril. Soit trois jours après que Marine Le Pen a été condamnée, entre autres, a une peine d'inéligibilité de 5 ans avec exécution immédiate pour détournement de fonds publics dans le cadre du procès en première instance des assistances parlementaires du Front national, devenu Rassemblement national.
Alors que la cour d'appel envisage un procès "avec une décision à l'été 2026", un délai moins important que la moyenne, l'avocat de Marine Le Pen y a vu sur BFMTV ce mercredi un "désaveu" du premier jugement.
"Il ne s'agit pas d'avoir un quelconque désaveu, puisque le propre de l'appel, qui est un droit, c'est de recommencer à zéro l'examen de l'affaire", a répondu la procureure générale de Paris, Marie-Suzanne Le Quéau.
Lundi, le tribunal a considéré qu'il y avait bien eu un "système" entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" au RN en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant pour le parti. Vingt-trois autres personnes que Marine Le Pen ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d'euros.