Meeting de soutien à Marine Le Pen: Jordan Bardella réfute "tout coup de force"

Une ligne de crête à trouver. Le Rassemblement national organise un meeting de soutien à Marine Le Pen ce dimanche 6 avril, condamnée ce lundi à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate. Si Jordan Bardella a dénoncé à plusieurs reprises "la tyrannie des juges", il refuse de voir dans l'organisation de ce rassemblement une attaque contre les institutions.
"Le meeting de dimanche n'est pas un coup de force, c'est l'expression de la démocratie", a défendu le patron du mouvement ce mercredi après-midi depuis le Parlement européen.
"La démocratie percutée par des considérations politiques"
Peu coutumier des appels à manifester, le parti à la flamme a décidé lundi soir d'organiser un rassemblement à Paris, place Vauban, à côté de l'Assemblée nationale.
La présidente des députés RN y prendra la parole tout comme Jordan Bardella. Une invitation aux alliés européens du mouvement est également envisagée.
"Nous sommes combatifs, il est inacceptable que la démocratie soit percutée par des considérations politiques", a encore asséné le dirigeant du parti à la flamme.
Une défense pied-à-pied
Depuis la condamnation de l'ex-candidate à la présidentielle qui remet largement en cause la possibilité de sa candidature en 2027, le parti se veut combatif. À l'instant T, Marine Le Pen peut rester députée, mais ne peut pas se représenter en cas de nouvelle élection pendant 5 ans, que ce soit en cas de nouvelle dissolution ou de présidentielle en 2027.
"Le système a sorti la bombe nucléaire", a fustigé Marine Le Pen, promettant de "ne pas se laisser faire".
Depuis l'annonce de la décision des juges dans la cadre du procès des assistants parlementaires du Parlement européen, elle a choisi de se défendre pied-à-pied.
Le RN "innocent sur le fond"
Avec un certain succès: la justice a annoncé qu'une décision en appel devrait être rendue à "l'été 2026", donc bien avant la présidentielle alors que les délais pour un second procès peuvent parfois s'étirer dans le temps.
"C'est une bonne nouvelle", a salué Jordan Bardella, assurant que son parti était "innocent sur le fond".
Mais il n'y a nulle garantie que la cour d'appel soit plus clémente que les magistrats en première instance. Le tribunal a considéré que Marine le Pen était "au centre" d'un "système" pour faire faire des "économies" au RN en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant pour le parti. Le préjudice total est évalué à 4,1 millions d'euros.