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Rassemblement national

Marine Le Pen condamnée: appel, 2027... Ce qu'il faut retenir de son interview après sa condamnation

Marine Le Pen le 31 mars 2025 sur TF1.

Marine Le Pen le 31 mars 2025 sur TF1. - Thomas SAMSON

La cheffe de file des députés du Rassemblement national a été condamnée ce lundi à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national.

"Je suis innocente". Marine Le Pen a été condamnée ce lundi 31 mars à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national. La présidente des députés du Rassemblement national a aussi été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet.

Cela signifie qu'elle reste députée, mais ne pourra pas se présenter à une élection au suffrage universel lors des cinq prochaines années. Même si elle conserve son poste de députée, il est impossible pour elle, en l'état, de se présenter à la présidentielle en 2027.

• Marine Le Pen dénonce "une décision politique"

Sur TF1, Marine Le Pen a pointé "une décision politique" qui rendrait son appel "inutile".

"La motivation de la présidente du tribunal est claire: 'je ne veux pas que Marine Le Pen puisse être élue présidente de la République'", a poursuivi l'élue d'extrême droite.

Pour elle, "la loi Sapin II ne s'applique pas à cette affaire" et a été "écartée par la magistrate car postérieure aux faits reprochés". "Elle a appliqué l'esprit d'une loi postérieure plus dure", selon Marine Le Pen qui dénonce une "violation de l'État de droit".

"L'exécution provisoire est, en général, prononcée lorsque les faits ont été commis lors d'un mandat qui est encore détenu par la personne à qui on les reproche. Ce n'est pas mon cas", a argumenté la députée du Pas-de-Calais.

• L'élue d'extrême droite fera appel "le plus vite possible"

Marine Le Pen a annoncé qu'elle fera appel "le plus vite possible", comme l'avait annoncé son avocat plus tôt dans la journée. La députée du Pas-de-Calais dénonce "un jour funeste pour notre démocratie" qui devrait "scandaliser objectivement tous ceux qui sont attachés à la démocratie et l'État de droit".

"Je pense que les juges se sont trompés (...) ils se sont faits fi des explications données (...). Dès les premières heures, j'avais compris que nous serons jugés de manière partiale", a déclaré sur TF1 Marine Le Pen.

Concernant la date du procès en appel, "je n'ai pas la maîtrise", a déploré Marine Le Pen pour qui "il faut que la justice se hâte". "Imaginez que je sois relaxé (...) postérieurement à une élection présidentielle à laquelle je n'aurais pas pu me présenter", a-t-elle avancé, remettant, dans ce cas, en doute la légitimité du président élu. Marine Le Pen a dit "croire beaucoup en la capacité d'une cour d'appel" pour "analyser" au mieux son dossier.

Si la condamnation de Marine Le Pen est confirmée en appel, alors la question d'une candidature de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, sera certainement évoquée. Une hypothèse abordée ce lundi soir par Marine Le Pen.

• "Je ne vais pas me laisser éliminer"

"Jordan Bardella est un atout formidable pour le mouvement", a rappelé Marine Le Pen qui "espère que nous n'aurons pas à user de cet atout plus tôt qu'il n'est nécessaire".

"Je ne vais me laisser éliminer ainsi", a-t-elle lancé sur le plateau de TF1 qui s'est dite "combative" et a annoncé qu'elle exploitera toutes les voies de recours possibles. Pour elle, il y a "un chemin de recours "étroit, mais il existe".

Cette condamnation ne signifie pas une retraite politique pour Marine Le Pen, "en aucune manière", a-t-elle balayé. "Ce sont les électeurs qui dans une démocratie décide. Je viens leur dire: je ne suis pas démoralisée je suis, comme vous, scandalisée", a conclu Marine Le Pen.

Matthieu Heyman