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18 septembre: transports, blocages, écoles... À quoi s'attendre pour la journée de mobilisation?

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À l'occasion de la mobilisation nationale prévue le 18 septembre, des perturbations sont à prévoir. Certains services publics, commerces et établissements scolaires seront en grève.

Une semaine après la mobilisation du 10 septembre, qui a rassemblé près de 200.000 personnes autour du mot d'ordre "Bloquons tout", près de 800.000 manifestants sont attendus une nouvelle fois dans les rues ce jeudi.

Si plusieurs dizaines de cortèges, avec en chefs de file des confédérations syndicales, se préparent, les perturbations s'annoncent d'ores et déjà massives dans plusieurs secteurs. Blocages, manifestations, grèves... BFMTV fait le point sur les éléments connus à date.

• Les transports en commun très impactés

La circulation des trains sera perturbée dans toute la France ce jeudi, en particulier celle des Intercités (un train sur deux prévu) et des TER (un sur trois).

En revanche, 90% des TGV circuleront. "Tous les clients TGV Inoui en France ou vers l'Europe, TGV Lyria, Ouigo et Intercités bénéficient d'une possibilité d'annuler ou échanger leur billet sans frais", a précisé la SNCF dans un communiqué mardi.

En Île-de-France, le trafic des trains sera plus ou moins affecté selon les lignes. La circulation sera perturbée sur les RER A, B et C, et très fortement perturbée sur le RER D et E.

Concernant les Transiliens, les lignes H, K, L, N, R, U et V seront également impactées sur l'ensemble du réseau, tandis le trafic sera "légèrement perturbé" sur la ligne P et normal sur la ligne J.

À Paris, aucun métro, à l'exception des lignes automatiques (1, 4 et 14), ne circulera en dehors des heures de pointe. Les lignes de métro 7, 9, 10 et 13 seront perturbées tout au long de la journée, quant aux autres: 2, 3, 5, 6, 7, 8, 11 et 12, le service RATP sera assuré uniquement aux heures de pointe.

Contrairement à la mobilisation du 10 septembre, le service aérien sera proche de la normale dans les aéroports français, puisque le principal syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, a reporté sa grève.

• Un enseignant sur trois en grève en primaire

Le principal syndicat de l'Éducation national dans l'enseignement primaire, FSU-Snuipp prévoit qu'un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront en grève.

À Paris, ils seront plus 45% de grévistes dans le premier degré, avec au moins 90 écoles fermées.

Dans les collèges et lycées, les syndicats appellent aussi à se mobiliser. Si la Snes-FSU n'est pas encore en mesure de communiquer des chiffres, les établissements s'attendent à une mobilisation importante.

• Les médecins à l'arrêt, les pharmacies fermées

Dans le secteur de la santé, plusieurs préavis de grève ont également été déposés. La principale fédération syndicale, la coalition "Action praticiens hôpital" (APH), a appelé les médecins à "soutenir" le mouvement. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, par exemple, les trois hôpitaux du département seront fermés.

L’Union syndicale des professionnels des centres de santé (USPCS) a également appelé tous les personnels de santé: médecins, infirmiers, personnels de direction et administratifs, "à s’associer massivement au mouvement de grève intersyndical du 18 septembre".

La réglementation permet toutefois de déroger à la grève. Dans les établissements de santé, l'administration se réserve le droit de réquisitionner une partie des personnel pour maintenir la "continuité des soins".

Selon un sondage réalisé deux syndicats du secteur, l'USPO et la FSPF, 98% des pharmacies seront fermées le 18 septembre (dont 100% dans les Ardennes, la Meuse et à La Réunion). En France, on dénombre près de 20.000 pharmacies.

En cas d'urgence, les ARS (Agences régionales de santé) auront désigné une pharmacie devant rester ouverte, à l'instar les pharmacies de garde le week-end.

• Le secteur de l'énergie en repos

À l'appel de la CGT, les salariés du secteur de l'énergie, l'électricité et du gaz, poursuivront leur mouvement de grève débuté le 2 septembre. Le mouvement se traduit par des piquets de grève dans les stockages de gaz, les terminaux méthaniers et devant les centrales nucléaires et hydrauliques, selon Fabrice Coudour, secrétaire général de la CGT-Energie, premier syndicat de la branche.

"On a référencé plus de 150 appels à la grève" dans des entreprises comme TotalEnergies, Sanofi, Arkema, Air Liquide, et Kem One, notamment, a indiqué Jean-Louis Peyren, secrétaire fédéral de la CGT Chimie pour l'industrie pharmaceutique.

18 septembre : 800 000 personnes dans la rue ? – 16/09
18 septembre : 800 000 personnes dans la rue ? – 16/09
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EDF a indiqué lundi avoir reçu la notification d’un préavis de grève au sein de l’entreprise, "qui court de mercredi soir 21h à jeudi soir 21h", selon Le Figaro. Dans l'éventualité d'un manque important de personnel, la mobilisation pourrait avoir une incidence sur l’approvisionnement en électricité en France.

• Des rassemblements syndicaux partout en France

Les rassemblements sont prévus dans toute la France, et en particulier dans les grandes villes: Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Rennes, Lille, Montpellier, Nîmes, Perpignan. Une carte interactive, mise à disposition par la CGT, recense d'ores et déjà les lieux et horaires des manifestations dans chaque département.

À Paris, le cortège syndical s'élancera à 14 heures de Bastille pour rallier Nation, en passant par l'emblématique place de la République.

À Lyon, un premier rassemblement débutera à 11 heures devant la Manufacture des tabacs avant de progresser en direction de Bellecour dans le 3e arrondissement. Les autorités s’attendent toutefois à de nouvelles actions des membres du mouvement "Bloquons tout", précise Le Progès, place des Archives, à côté de Perrache.

D'autres mobilisations sont prévus à Nantes dès 10h30 au niveau du miroir d'eau et à Rennes à partir de 13 heures, sur l'esplanade Charles-de-Gaulle. À 14h30, une "grande manifestation" est annoncée au départ de la porte de Paris à Lille.

• 80.000 forces de l'ordre et 24 Centaures blindés

Invité sur le plateau de BFMTV-RMC, ce mercredi matin, le ministre démissionaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau a dit s'attendre une "journée hybride" avec une mobilisation "très très forte". Il a rappelé le déploiement de 80.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, craignant des blocages et des actes de sabotage.

Pour faire face aux possibles débordements qui surviendront au marge des manifestations, le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement de 24 véhicules Centaure blindés et dix engins lanceurs d'eau, ainsi que des drones.

Lors d'une réunion tenue le 15 septembre en présence des principaux acteurs de la sécurité, Bruno Retailleau avait déjà mis en garde les préfets en affirmant qu'aucune dégradation de bâtiments publics ou emblématiques ne saura être tolérée.

"Je vous demande, dans ces situations, de faire intervenir les forces de sécurité intérieure de procéder à l'interpellation systématique des auteurs afin de les présenter à l'autorité judiciaire", a-t-il déclaré dans une note que BFMTV à pu consulter.

Le rôle du ministère de l'Intérieur "est de faire en sorte que les manifestants et les syndicalistes qui souhaitent manifester et dire quelque chose, puissent le faire paisiblement", a réitéré le ministre démissionnaire, cette fois sur le plateau de BFMTV-RMC, ce mercredi matin.

S'il dit "comprendre parfaitement" les revendications des Français, Bruno Retailleau a aussi appelé à la "responabilité" des parents de mineurs après des faits de dégradations et de violences observés par les forces de l'ordre lors de la mobilisation du 10 septembre. "Quand on voit des adolescents se mêler à la violence, ce n'est pas leur place", a-t-il lancé.

Orlane Edouard