"Ça ressemble à du Trump": les opposants à Marine Le Pen s'inquiètent du meeting du RN prévu dimanche

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 4 mars 2025 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Un meeting qui choque une partie des élus. Le Rassemblement national organise ce dimanche à Paris une mobilisation pour dénoncer la condamnation de Marine Le Pen à 5 ans de peine d'inéligibilité avec exécution immédiate.
Peu coutumier des appels à manifester, le parti devrait se défendre pied-à-pied comme il le fait depuis le jugement du tribunal de Paris lundi 31 mars. De quoi faire craindre à certains que le RN, qui a dénoncé "la tyrannie des juges" ces derniers jours, aille encore plus loin dans la critique des institutions.
"Un rassemblement de fachos"
"Il y a dans l'appel que vient de faire l'extrême droite à une manifestation dimanche (...) un contenu que nous considérons comme séditieux", a affirmé Jean-Luc Mélenchon ce mercredi soir lors d'une conférence diffusée sur les réseaux sociaux.
C'est un "rassemblement de fachos", a encore insisté le fondateur de La France insoumise, assurant prendre "très au sérieux ce qu'ils sont en train de faire."
Marine Le Pen y prendra la parole, tout comme le patron du mouvement Jordan Bardella. Le parti espère également parvenir à faire venir plusieurs de ses alliés européens.
Le RN réfute "tout coup de force"
Soucieux de ne pas mettre à mal la stratégie du mouvement qui s'est beaucoup normalisé ces derniers années, Jordan Bardella dénonce les critiques.
"Le meeting de dimanche n'est pas un coup de force, c'est l'expression de la démocratie", a-t-il défendu mercredi après-midi depuis le Parlement européen.
"Il est irresponsable d'appeler à une manifestation de contestation d'une décision de justice", a regretté de son côté la députée écologiste Sandrine Rousseau sur le réseau social Bluesky. "C'est antidémocratique".
La crainte d'un assaut du Capitole à la française
D'autres craignent un rassemblement qui pourrait tourner à l'émeute avec en tête l'exemple de l'assaut du Capitole organisé par Donald Trump en janvier 2021. Après sa défaite à la présidentielle, plus de 1.500 de ses partisans avaient tenté d'entrer par la force dans le Congrès américain.
La menace est d'autant plus dans les têtes que le lieu du meeting n'est qu'à quelques centaines de mètres de l'Assemblée nationale.
"Le problème, ce n'est pas la manifestation en tant que telle mais les propos qui y seront probablement tenus, les discours", a regretté de son côté l'ex-porte-parole du gouvernement Maud Bregeon ce jeudi 3 avril sur Sud radio.
"Ça ressemble à du Trump, il y a une forme de trumpisation du RN. Ils en reviennent à leur première nature", avance encore la députée Renaissance.
Du côté du parti à la flamme, on balaie d'un revers de la main les critiques. "Le signal que nous lançons est pacifique et démocratique", a défendu Marine Le Pen mercredi dans les colonnes du Parisien, assurant ne pas "avoir la moindre inquiétude".