Le Pen inéligible: pour Bardella, "tout sera fait" pour que le RN soit "empêché d'arriver au pouvoir"

Jordan Bardella et Marine Le Pen lors d'un séminaire du RN à l'Assemblée nationale le 15 septembre 2024 - Ludovic MARIN / AFP
Après le verdict de la justice, la riposte. "Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir", a accusé Jordan Bardella au micro de CNews-Europe 1 ce mardi 1er avril, au lendemain de l'inéligibilité décidée contre Marine Le Pen, faisant un parallèle entre "le climat" en France et la Roumanie où le candidat d'extrême droite a été privé d'une victoire potentielle par l'annulation de l'élection présidentielle. La décision des juges, à ce stade, empêche Marine Le Pen de concourir à la présidentielle 2027.
"Tyrannie des juges"
En réaction, le président du RN a annoncé "l'organisation ce week-end de distributions de tracts et mobilisations pacifiques". Pour le dauphin de Marine Le Pen, l'affaire dite des assistants parlementaires est "un désaccord administratif avec le Parlement européen" et affirme que les membres du parti condamnés sont "totalement innocents".
Au micro de CNews-Europe 1, Jordan Bardella dénonce également une "décision partisane" et "disproportionnée" des magistrats en charge du dossier et promet: "On va se battre jusqu'au bout". Tout en s'indignant de "la tyrannie des juges", il condamne les menaces contre eux depuis la décision de justice, "y compris la violence des mots".
"Pas une décision politique"
Face aux menaces et aux violentes critiques, la défense s'organise. "La justice n'est pas politique, cette décision n'est pas une décision politique mais judiciaire, rendue par trois juges indépendants, impartiaux", a défendu l'un des deux plus hauts magistrats de France, Rémy Heitz.
Cette décision "a été rendue conformément à la loi, en application de textes votés par la représentation nationale", a de son côté rappelé le procureur général près de la Cour de cassation sur RTL, qualifiant "d'inadmissibles" les "attaques très personnalisées contre des magistrats et les menaces qui peuvent faire l'objet de poursuites pénales".
Pour son verdict, le tribunal de Paris a "pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l'ordre public, en l'espèce le fait que soit candidate à l'élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance", a justifié la présidente.
Il a également considéré qu'il y avait bien eu un "système" entre 2004 et 2016 pour faire faire des "économies" au RN en payant avec l'argent du Parlement européen des assistants d'eurodéputés travaillant pour le parti. Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN.