INFO BFMTV. Le Pen condamnée: des organisations de jeunesse appellent les partis de gauche à manifester, LFI et les Verts défileront

Une manifestation "contre l'extrême droite et pour la République" aura lieu ce dimanche à Paris, au même moment qu'un meeting "de soutien" à Marine Le Pen.

C'est une manifestation qui sera particulièrement scrutée. Le Rassemblement national organise ce dimanche 6 avril un meeting "de soutien" à Marine Le Pen, après sa condamnation en première instance à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Plusieurs sources policières précisent à BFMTV que les organisateurs ont fait savoir à la préfecture de police qu'ils s'attendent à la venue d'environ 8.000 personnes.

Le RN, "rassemblé pour menacer la République"

De leur côté, plusieurs organisations de jeunesse appellent à "un rassemblement" le même jour sur la place de la République "contre l'extrême droite et pour la République", a appris BFMTV. Ces associations, ce sont l’Union Syndicale Lycéenne, l’Union étudiante et la Jeune Garde. Elles appellent les partis de gauche à se joindre à cette manifestation.

"Nous assistons aujourd’hui à une véritable tentative de coup de force de la part de l’extrême droite contre la justice, montrant encore une fois son caractère autoritaire et profondément antidémocratique", dénoncent-ils via un communiqué.

"Le RN n'est pas intouchable, cette décision le rappelle. Maintenant, à nous de leur montrer que la rue, comme la jeunesse, ne leur est pas acquise", poursuivent-ils. Selon eux, le parti d'extrême droite "sera rassemblé pour menacer la République et répandre leurs haines".

Leur appel aux partis politiques sera-t-il entendu? Sur X, le coordinateur national de La France insoumise a confirmé sa présence à la manifestation.

La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a aussi indiqué qu'elle participera à la manifestation, pour rappeler que "l'État de droit est bien sacré et intangible".

Plusieurs opposants à Marine Le Pen ont déjà partagé leur inquiétude. Par exemple, le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'il s'agit d'un "rassemblement de fachos", assurant prendre "très au sérieux ce qu'ils sont en train de faire".

De son côté, l'ancienne porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a pointé "une forme de trumpisation du RN", une référence à l'assaut du Capitole organisé par Donald Trump en janvier 2021.

Est-ce que cette contre-manifestation laisse planer la menace de débordements et de violences ce dimanche? Selon des sources policières, aucune menace caractérisée n'a été identifiée à ce stade. Le service d'ordre du Rassemblement national a précisé à la préfecture de police qu'ils seront vigilants sur les profils à risque et qu'ils participeront au filtrage des militants. L’entourage du ministre de l’intérieur considère, lui, que "pour le moment ça n’est pas inquiétant".

Anthony Lebbos, Loïc Besson avec Matthieu Heyman