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A Lyon, Macron fait un pas de plus vers 2017 malgré l'opposition du PS

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L'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, est attendu ce week-end à Lyon pour un discours sur l'Europe. Depuis sa démission le 30 août dernier, les critiques de la majorité sont nombreuses, mais l'ancien locataire de Bercy semble tracer sa route vers la présidentielle.

Contre vents et marées, et malgré les tirs de la majorité, Emmanuel Macron reste debout et poursuit son chemin. Trois semaines après sa sortie du gouvernement, il est ce week-end l'invité de marque du Sommet des réformistes européens organisé à Lyon. Ce samedi, le fondateur du mouvement En Marche! va prononcer un "grand discours sur l'Europe" selon un de ses plus fidèles soutiens, Gérard Collomb, le maire PS de Lyon.

Réunir les invités de cet événement s'est avéré être une tâche délicate. Emmanuel Macron avait au départ été invité en tant que ministre de l'Economie. Mais depuis le lancement des invitations, le locataire de Bercy a démissionné de son poste et beaucoup de participants se sont désistés, tels l'ancien banquier Jean Peyrelevade, proche de François Bayrou, l'économiste Jean Pisani-Ferry ou le commissaire européen Pierre Moscovici.

Le think tank de gauche Terra Nova, initialement coorganisateur de l'événement, s'est aussi retiré.

"La chasse au Macron est lancée"

Imperturbable, Emmanuel Macron trace sa ligne:

"Notre pays vaut mieux qu'un clan ou qu'un courant partisan. Aujourd'hui, ils prennent un ton grave pour appeler à l'union nationale dès que le Front national menace, ou lorsqu'une tragédie terroriste survient. Mais l'union nationale, ce n'est pas la réunion des clans", a-t-il déclaré aux quotidiens régionaux du groupe Ebra.

De son côté, Gérard Collomb lui préfère ironiser, "la chasse au Macron est lancée! Il y a beaucoup de rabatteurs", s'amuse le maire de Lyon, qui ajoute cependant être inquiet. Selon le cofondateur des Réformateurs, l'aile plus à droite du PS, "on a décidé de taper sur Macron, on dit aux députés proches de Macron 'Toi, tu vas voir comment on va s'occuper de ta circonscription'".

En effet, depuis la démission du ministre de l'Economie le 30 août dernier, les attaques fusent de la part de la majorité. A plusieurs reprises, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a menacé ses partisans de sanctions.

Le premier Ministre quant à lui dénonce en privé une "aventure individuelle" qui pourrait "détruire la gauche". 

Mais porté par des sondages flatteurs, l'ancien protégé de François Hollande ne se laisse pas impressionner. Début octobre, l'ancien locataire de Bercy devrait présenter son "diagnostic" sur l'état de France, avant d'annoncer son "plan de transformation" de novembre à janvier. 

Plus de 80.000 adhérents pour En Marche!

En parallèle, Emmanuel Macron structure le mouvement qu'il a lancé en avril, En Marche!. Celui-ci, qui comptait vendredi plus de 80.000 adhérents, veut devenir une "vraie force politique" susceptible "d'entrer dans le jeu électoral" en présentant 577 candidats aux législatives, qu'ils soient issues de la société civile, du centre droit ou du PS.

Le fondateur du mouvement, qui revendique le soutien d'une quarantaine de parlementaires, aurait par ailleurs déjà récolté deux millions d'euros de dons, sur un objectif de dix millions.

Quant à une éventuelle candidature à la présidence de la République, plusieurs de ses proches affirment qu'il serait prêt à griller la politesse à François Hollande et à s'annoncer avant lui.

Mais comme le souligne Gérard Collomb pour qui cette candidature ne fait aucun doute, "Macron ne sera pas candidat s'il n'a pas une équipe, un projet, un mouvement". L'équipe elle, se constitue petit à petit. Jeudi, l'écologiste Daniel Cohn-Bendit semblait prêt à monter à bord, en expliquant qu'Emmanuel Macron pourrait passer devant Nicolas Sarkozy au premier tour.

L'ancien ministre chiraquien Renaud Dutreil a de son côté lancé une page Facebook, intitulée: "la droite avec Macron".

la rédaction, avec AFP