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Police-Justice

Plus de 32.000 signatures pour protester contre un téléfilm sur le Bataclan

130 personnes sont mortes dans l'attaque du Bataclan.

130 personnes sont mortes dans l'attaque du Bataclan. - AFP

Une pétition a été lancée début décembre pour dénoncer le projet de France 2 de réaliser un téléfilm sur l'attentat du Bataclan, en 2015. La chaîne se défend de toute forme de voyeurisme.

"Stop au voyeurisme", des scénaristes "en manque d'inspiration", voilà ce que pensent, entre autre, les signataires de la pétition pour dénoncer le projet de téléfilm lancé par France 2 qui prend pour fond l'attaque du Bataclan, le 13 novembre 2015. Ce jeudi, ils étaient plus de 32.000 à avoir protester contre cette fiction dont le tournage devait s'achever le 22 décembre.

Cette pétition, à l'attention de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, a été lancée peu après l'annonce du projet le 29 novembre dernier, par Claire Peltier, dont le mari et père de ses deux enfants est mort sous les balles des terroristes. "Pour vivre notre deuil, nous avons besoin de silence, de pudeur, de dignité, de respect… et non d'une fiction romanesque destinée à réveiller l'audimat de votre chaîne de télévision", critique-t-elle.

Un projet "trop douloureux"

Pour les besoins du tournage, des fausses affiches annonçant un concert des Eagles of Death Metal, groupe de rock qui se produisait le soir de l'attentat, ont été collé dans une rue du XXe arrondissement de Paris. "Quel intérêt pour nous, familles endeuillées, victimes et proches de victimes, de revivre ainsi cet événement dans le cadre d'un téléfilm?", s'interroge Claire Peltier. "Deux ans après, nos plaies sont encore à vif, nos chagrins sont immenses, nos vies sont meurtries", tient-elle à rappeler dans le texte de la pétition, confiant que ce téléfilm "blesse, heurte, choque" les victimes et leurs familles.

"Etre au plus juste"

"Ce soir-là", nom du téléfilm de France, doit prend pour fond l'attentat du Bataclan. Côté pitch, Sandrine Bonnaire y interprète une riveraine de la salle de spectacles qui vient porter secours aux victimes avant de croiser la route du personnage interprété par Simon Abkarian qui lui aussi aide les blessés de l'attentat. Ils vont tomber amoureux mais cette relation va-t-elle pouvoir survivre au drame qui a fait 90 morts et plus de 400 blessés? La chaîne défend alors un téléfilm parlant d'une histoire d'amour impossible.

"L’idée ça n’était pas de parler frontalement des attentats, du Bataclan et de cette nuit-là, expliquait sur RTL le 30 novembre Fanny Rondeau, la directrice de la fiction à France 2. La réalisatrice est allée voir et a consulté beaucoup de personnes, justement pour être au plus juste. On veut être très respectueux de tout le monde."

Le porte-parole de Life for Paris a confirmé que la réalisatrice du téléfilm les avait contactés, mais les responsables de l'association de victimes n'avait pas donné suite à sa demande. "A ce moment-là, nous étions alors en pleine préparation des commémorations. On avait autre chose à faire (...), détaille à LCI Alexis Lebrun. Il est prévu que les responsables de l’association rencontrent l’équipe du film dans les jours qui viennent, à leur demande." Plus nuancé, le responsable de l'association dit "ne pas vouloir faire de procès d'intention au film" mais ils vont "veiller, évidemment, à ce que ce film, même s'il s'agit d'une fiction, respecte la mémoire des victimes, la réalité historique des faits qui y seront relatés."
Justine Chevalier