"Cette nuit-là fut terrible": les médecins du pape François ont envisagé d'interrompre ses traitements

Le pape François fait une apparition à Rome, une première depuis son hospitalisation, le 23 mars 2025 - Filippo MONTEFORTE / AFP
Après cinq semaines d'hospitalisation à l'hôpital de Gemelli à Rome, le pape François a quitté le centre hospitalier et a fait sa première apparition publique ce dimanche 23 mars. Le souverain pontife est apparu affaibli et les traits marqués.
Cela intervient après une hospitalisation qui a fait craindre le pire pour le Vatican et les 1,4 milliard de catholiques à travers le monde. Mais aujourd'hui le temps est venu pour une convalescence qui doit durer "au moins deux mois", selon le Saint-Siège. Ces derniers précisent que la pneumonie de François n'a pas été "éliminée" mais est "sous contrôle".
"Il y avait un risque qu'il ne s'en sorte pas"
Durant son hospitalisation, le pronostic vital du pape a été "réservé" durant plusieurs jours. Dans une interview au Corriere della Serra, le médecin du pape François Sergio Alfieri est revenu sur les 38 jours d'hospitalisation du souverain pontife. Et notamment sur l'après-midi du 28 février au cours de laquelle l'état de santé du pape s'est aggravé.
Pour le médecin du pape, il s'agit du "pire" moment de son passage à l'hôpital de Gemelli à Rome. Le souverain pontife avait alors été victime d'une "crise" respiratoire "isolée" et de vomissements, selon un communiqué du Vatican de cette date.
"Pour la première fois, j'ai vu des larmes dans les yeux de certaines personnes autour de lui. Nous étions tous conscients que la situation s'était encore aggravée et qu'il y avait un risque qu'il ne s'en sorte pas", se souvient-il.
"Cette nuit-là fut terrible, il savait, comme nous, qu'il ne survivrait peut-être pas à la nuit. Nous avons vu l’homme qui souffrait", poursuit le docteur.
L'équipe médicale doit alors "choisir entre arrêter et le laisser partir" ou "essayer tous les médicaments (...) possibles, en courant le risque très élevé d'endommager d'autres organes". C'est finalement la seconde option qui a été choisie, sous l'impulsion du pape qui "décide toujours", car il est resté "alerte" et "pleinement conscient".
"Pendant des jours, nous avons risqué d’endommager les reins et la moelle osseuse, mais nous avons continué, puis l’organisme a répondu aux traitements et l'infection pulmonaire s'est atténuée", se réjouit le docteur.
"Une soirée pizza"
Ce dernier se souvient de moments précis du passage à l'hôpital du pape, notamment "quand, dans la période la plus difficile, il m’a tenu la main pendant quelques minutes comme s’il cherchait du réconfort". Le médecin italien se souvient aussi "d'une soirée pizza". "Il a donné l'argent à l'un des collaborateurs et a offert de la pizza à ceux qui l'avaient aidé ce jour-là", narre Sergio Alfieri.
Désormais, l'heure est à la convalescence pour le pape, âgé de 88 ans. "Il y a des prescriptions à respecter, comme éviter le contact avec des groupes de personnes ou avec des enfants qui peuvent être un véhicule de nouvelles infections", explique le médecin. Le roi Charles III et la reine Camilla ont annoncé ce mardi le report de leur visite d'État prévue début avril au Vatican afin de le laisser se reposer.