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Rassemblement national

"Tout cela manquait cruellement de cohérence": Marine Le Pen pas convaincue par ses échanges avec Sébastien Lecornu

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN) dans la cour principale de l'hôtel Matignon à Paris, le 2 septembre 2025. (Photo d'archive)

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN) dans la cour principale de l'hôtel Matignon à Paris, le 2 septembre 2025. (Photo d'archive) - Xose Bouzas / Hans Lucas

Dans un entretien au JDD, la patronne des députés RN plaide auprès du nouveau Premier ministre en faveur d'un budget comprenant des "économies massives" et des "décisions de rupture avec ces huit années de gabegie absolue".

Ce mercredi 17 septembre, à l'issue de son entretien à Matignon avec Sébastien Lecornu, Marine Le Pen estimait que "pour l'instant, ses intentions rest(aient) des intentions". Quelques jours plus tard, dans une interview au JDD publiée ce samedi 20 septembre, la cheffe de file des députés RN continue de se montrer circonspecte après ces premiers échanges avec le nouveau chef de gouvernement.

"J’ai trouvé que tout cela manquait cruellement de cohérence", déplore Marine Le Pen. "Nous avons passé deux heures ensemble et, à la sortie, nous ne savions toujours pas quelle forme prendrait le budget qu’il s’apprête à présenter."

Pour la députée du Nord, la copie que devra présenter Sébastien Lecornu pour éviter toute motion de censure votée par le RN comportera forcément des "économies massives", en "s'attaquant" en priorité "aux aides sociales versées aux étrangers, et des "décisions de rupture avec ces huit années de gabegie absolue".

La taxe Zucman, une "mesure floue"

"Si l’on se contente de mesurettes, ou pire, si l’on ressort les vieilles ficelles socialistes qui consistent toujours à taxer les Français, cela ne passera pas", juge Marine Le Pen, en référence notamment à la taxe Zucman défendue par la gauche. La mesure, qui concernerait 1.800 foyers fiscaux, consisterait à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros.

Qu'est-ce que la "taxe Zucman" sur les ultrariches?
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"Tout le débat se concentre sur cette mesure floue, et on ne parle plus de l'essentiel, c'est-à-dire des économies, qui passent par la réduction de l'immigration, de notre contribution à l'UE, des fraudes et du train de vie de l'État", regrette Marine Le Pen.

En cas de nouvelle censure et de la chute d'un troisième gouvernement en moins d'un an, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle affirme au JDD qu'il n'y aura "pas d'autre issue" qu'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.

"De Gaulle est allé jusqu'à sa propre démission en 1969", après une défaite essuyée dans les urnes après un référendum perdu, rappelle Marine Le Pen. "Emmanuel Macron n’aura pas cette force d’âme", prédit-elle,"mais il devrait au moins avoir le courage de dissoudre. Sinon, il fait quoi? Il dure. Et durer, c’est du rodéo: rester sur le cheval sans savoir où aller."

Marine Le Pen veut le départ de Delphine Ernotte

Outre Emmanuel Macron, il y a une autre personnalité que Marine Le Pen aimerait voir sur le départ: Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, qui est à ses yeux "une militante très marquée à gauche".

Pour Marine Le Pen, Delphine Ernotte a "franchi un cap supplémentaire" et est sortie de "son rôle" en qualifiant CNews de "chaîne d'extrême droite" dans un entretien au Monde cette semaine.

"Ce type de sortie devrait conduire à son départ. Parce qu'il ne revient pas à la présidente de France Télévisions de distribuer des brevets d'honorabilité aux chaînes privées", affirme Marine Le Pen, qui recommande la privatisation de l'audiovisuel public.

Vincent Gautier