"Une taxe sur les riches détruirait notre économie": Bernard Arnault s'attaque à l'économiste Gabriel Zucman

L'homme le plus riche de France se paye Gabriel Zucman. Dans une déclaration accordée au journal britannique The Sunday Times, Bernard Arnault qualifie l'économiste français de "militant d'extrême gauche" dont l'idéologie "vise la destruction de l'économie libérale". Sa mise en garde est plus globale: "une taxe sur les riches détruirait notre économie".
L'homme d'affaires intervient alors que la taxe Zucman, cette contribution annuelle de 2% du patrimoine des Français possédant plus de 100 millions d'euros, s'est imposée dans le débat public ces dernières semaines.
"On ne comprend pas les positions de Monsieur Zucman si l'on oublie qu'il est d'abord un militant d'extrême gauche. À ce titre, il met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l'économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat", a déclaré le dirigeant du groupe de luxe LVMH à la tête d'une fortune colossale de plus de 100 milliards d'euros.
86% des Français y sont favorables
Pourtant, d'éminents économistes tels qu'Olivier Blanchard et Jean Pisani-Ferry se sont prononcés en faveur de cette taxe.
En février dernier, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi instaurant un impôt plancher sur le patrimoine des "ultra-riches", à 116 voix pour et 39 contre, s'inspirant de la taxe Zucman. Quelques mois plus tard, en juin, le Sénat l'a rejetée. Dernièrement, un sondage Ifop commandé par le Parti socialiste indique de 86% des Français sont favorables à une taxe Zucman.
Présentation biaisée selon Arnault
Le PDG juge que Gabriel Zucman "présente la situation fiscale française de manière biaisée".
"Car enfin, comment me mettre moi directement en cause alors que je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l'un des plus importants à travers les sociétés que je dirige", déclare-t-il.
"Il ne s'agit ni d'un débat technique ni économique, mais bien d'une volonté clairement formulée de mettre à terre l'économie française", accuse-t-il encore.
"Je ne peux pas croire que les forces politiques françaises qui dirigent, ou ont par le passé dirigé le pays, puissent prêter la moindre crédibilité à cette offensive mortelle pour notre économie", ajoute Bernard Arnault.
En 2024, le groupe de luxe LVMH qui possède plus de 75 marques dont Louis Vuitton, Dior, Moët et Hennessy ou encore Chaumet, a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 84 milliards d'euros et un bénéfice de 12,55 milliards d'euros.