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Entre la victoire de Fillon et l'émergence de Macron, le centre en ordre dispersé

François Bayrou le 25 septembre 2016 à Guidel, en Bretagne.

François Bayrou le 25 septembre 2016 à Guidel, en Bretagne. - Loïc Venance - AFP

La victoire de François Fillon à la primaire de droite a provoqué des divisions au sein de la famille centriste. François Bayrou refuse de soutenir le candidat et l'UDI est sur le point d'éclater.

Le centre tente de trouver sa place pour l'élection présidentielle. Après la victoire de François Fillon à la primaire de droite, les chefs de file du centre doivent se repositionner.

Fillon "dangereux" 

Trois fois candidats à l'élection présidentielle, François Bayrou a assuré ce soir sur France 2 qu'il n'exclut rien pour 2017 tout en discutant avec François Fillon. Le maire de Pau, privé d'Alain Juppé, doit composer avec un programme qu'il ne cautionne pas. Après l'investiture de François Fillon, il assurait que son projet "pose de nombreuses questions" et est "dangereux pour l'alternance". Le centriste allant jusqu'à évoquer des "sujets qui nous inquiètent" comme la suppression de l'ISF et celle de 500.000 postes de fonctionnaires. 

Bayrou dans un "espace compliqué"

Mais s'il ne "ferme pas la porte" à une candidature, il serait délicat pour François Bayrou de se présenter une quatrième fois à l'élection présidentielle, analyse Thierry Arnaud, éditorialiste politique de BFMTV.

"L'espace est plus compliqué" pour lui, "il est dans le casting des élections présidentielles précédentes" et "les Français souhaitent un renouvellement, qui s'est appliqué à Nicolas Sarkozy et qui est susceptible d'affecter François Bayrou".

Selon un sondage, le centriste rassemble 5 à 6% des intentions de vote, alors qu'en 2012 il en rassemblait 9%.

L'autre difficulté pour François Bayrou est la présence d'Emmanuel Macron qui peut remporter une partie de l'électorat historique du maire du Pau. L'ancien ministre de l'Economie est crédité de 15% des intentions de vote selon un sondage. Lundi, 130 "dirigeants, élus, militants de l'UDI Jeunes" ont par ailleurs apporté leur soutien à la candidature d'Emmanuel Macron. 

L'UDI se divise

En dépit de son programme, François Fillon ne peut se passer du centre droit. Le candidat de la droite a d'ailleurs assuré "on va se parler". Et même s'il est "ouvert au débat avec les centristes", "non" il n'a pas l'intention d'infléchir son projet. 

Ailleurs au centre, Jean-Christophe Lagarde (UDI), qui avait soutenu Alain Juppé, a proposé d'engager avec François Fillon "une discussion pour un projet législatif commun". D'après Le Figaro, quatre élus ont été mandatés pour "débattre des équilibres programmatiques" à venir avec François Fillon.

Le Nouveau Centre fait cavalier seul

D'autres parlementaires de l'UDI, se sont ralliés à François Fillon. Parmi eux, François Sauvadet, Maurice Leroy mais aussi Hervé Morin. Ce dernier, président du Nouveau Centre (une des composantes de l'UDI) a convoqué un congrès le 11 décembre prochain afin de constituer une formation indépendante de centre droit.

Il entend "bâtir un pôle centriste fiable, loyal et solide" soutien de François Fillon pour la présidentielle et pourquoi pas pour le quinquennat à venir. Hervé Morin a indiqué à l'AFP, qu'il décidera si ce pôle reste ou non au sein de l'UDI. Face à l'éclatement du parti, Yves Jégo s'est quant à lui "inquiété" de la "division" de la famille centriste. 

Mélanie Longuet