Mariage pour tous: "On ne va pas démarier les gens", assure Sarkozy

Nicolas Sarkozy, qui était en meeting à Boulogne mardi soir, a livré une longue interview au Figaro ce mercredi. - Martin Bureau - AFP
C'est une sortie qui a fait couler beaucoup d'encre. En se déclarant pour "l'abrogation" de la loi Taubira ouvrant le mariage aux couples homosexuels le 15 novembre dernier, Nicolas Sarkozy a dû essuyer un important flot de critiques, certaines émanant même de son propre camp. Le tout, sans réellement convaincre les militants de Sens commun, devant qui il s'exprimait ce jour-là.
Alors que les militants de l'UMP sont appelés à élire leur nouveau président ce samedi, l'ex-chef de l'Etat et grand favori de ce nouveau scrutin interne, s'est exprimé dans les colonnes du Figaro daté de ce mercredi. L'occasion pour lui de clarifier sa position sur l'épineuse question du Mariage pour tous.
"On ne va pas démarier les gens"
L'ancien président de la République le réaffirme, "oui", il est favorable à l'abrogation de la loi ouvrant le Mariage aux couples homosexuels. "Je l'ai dit à la réunion de Sens commun," explique-t-il. "Ma position a toujours été la réécriture de la loi Taubira car le problème du lien entre mariage et filiation n'est pas réglé comme l'ont montré les récentes décisions de la Cour de cassation et de la Cour européenne des droits de l'homme."
"Pour réécrire une loi, il faut bien abroger la précédente!", martèle encore Nicolas Sarkozy, souvent accusé d'être imprécis sur ce sujet. Hors de question, toutefois, que l'éventuelle mesure soit rétroactive. "On ne va pas démarier les gens et il faudra remplacer cette loi par une autre qui reconnaîtra le droit à un mariage pour les homosexuels", précise le très probable futur patron de l'UMP.
"Je ne crois pas à l'idée du droit à l'enfant"
"Je répète par ailleurs que je ne crois pas à l'idée du droit à l'enfant", poursuit Nicolas Sarkozy. "Je suis donc hostile à la GPA pour les homosexuels aussi bien que pour les hétérosexuels."
Une telle décision pourrait-elle faire l'objet d'un vote interne au sein même de l'UMP? "Le vote doit devenir la règle dans un parti moderne", réaffirme l'ex-Président. "Il n'y aura pas d'autres façons de trancher les débats au sein de la formation élargie que j'appelle de mes vœux. Il faudra que notre famille politique se mette d'accord sur un socle de réformes essentielles, qui s'appliquera quel que soit le choix de celui ou de celle qui sortira vainqueur des primaires."
En clair, le choix d'abroger ou non la loi Taubira pourrait être soumis aux militants de l'UMP, et le vainqueur de la futur primaire à droite, qui se tiendra en 2016, devra s'y conforter, quel que soit sa position sur le sujet.
Il n'en veut pas à Nadine Morano ni à NKM
Celui qui pourrait redevenir l'homme fort de l'UMP ce samedi en veut-il à ses proches, Nadine Morani et Nathalie Kosciusko-Morizet, qui l'ont critiqué pour sa position sur le Mariage pour tous? Non, répond Nicolas Sarkozy, en retraçant les contours du nouveau parti qu'il souhaite mettre en place s'il l'emporte ce samedi.
"Dans le rassemblement tel que je le conçois, et surtout sur des sujets aussi personnels, personne ne sera obligé de renier ses convictions", assure-t-il. "L'autorité qui a tant manqué à notre famille politique doit permettre d'accepter les différences."