Gouvernement Bayrou: LR réclame un "nouvel échange" mais juge les "conditions réunies" pour y rentrer

Après avoir expliqué à plusieurs reprises hésiter à intégrer le casting ministériel du nouveau Premier ministre, Laurent Wauquiez a donné son accord à ses troupes. "Les conditions sont plutôt réunies", a-t-il jugé auprès des députés LR.

La seule bonne nouvelle des derniers jours pour François Bayrou? Déjà affaibli politiquement après une semaine seulement à Matignon, le Premier ministre a convaincu la droite de bien intégrer son futur gouvernement.

"Les conditions sont plutôt réunis" pour intégrer le futur exécutif a expliqué le président des députés LR à ses troupes ce jeudi soir, d'après un proche de Laurent Wauquiez.

"Des éclaircissements" toujours réclamés

Sans cependant lâcher totalement la pression sur le patron du Modem. L'ancien président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a déjà demandé à François Bayrou "un nouvel échange" pour avoir "des éclaircissements" sur la politique qu'il souhaite mener.

Pour l'instant, la droite est le seul parti à avoir fait officiellement partie de sa volonté de rejoindre son gouvernement. Le Premier ministre y a pourtant mis les formes. Après avoir largement consulté les forces politiques ces derniers jours, il a réuni tous les chefs de partis ce jeudi à l'Élysée, à l'exception de La France insoumise et du Rassemblement national.

Le chef du gouvernement espérait convaincre les socialistes et les écologistes de le rejoindre. Las. En dépit de sa proposition de "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites, ni Marine Tondelier ni Olivier Faure n'ont annoncé une éventuelle participation. Il faut dire que la manœuvre semble pour le moins nébuleuse alors que la gauche réclame dans son entièreté le gel immédiat de la réforme des retraites.

"Le flou" des intentions de Bayrou

Mais cette formulation aux contours flous a l'avantage de ne pas fâcher la droite qui a très largement soutenu la retraite à 64 ans à l'hiver 2023, en dépit d'une très forte contestation dans la rue et dans le monde syndical.

Ces derniers jours, les LR avaient d'ailleurs fait monter la pression sur François Bayrou. Laurent Wauquiez avait ainsi dénoncé "le flou" du programme du centriste. Quant à Bruno Retailleau, il a expliqué sur BFMTV ce mercredi que "les conditions" n'étaient "pas réunies" pour son maintien au gouvernement.

Ce vendredi matin, le député européen Françoix-Xavier Bellamy assurait encore sur Sud radio que rejoindre le gouvernement "n'était pas impossible" mais "pas garanti".

En réalité, les LR ont-ils vraiment envisagé de ne pas rester au gouvernement ? Après 12 ans très loin des allées ministérielles, les LR ont savouré leur retour en force à la faveur de l'arrivée de Michel Barnier à Matignon. Pas question pour eux de se passer de leurs 10 ministres alors qu'ils ne représentent même pas 10% des troupes à l'Assemblée.

Le satisfecit à Retailleau

L'un des leurs a même su se rendre incontournable: Bruno Retailleau. Au point que François Bayrou l'a chaudement salué ce jeudi soir, en souhaitant qu'il reste ministre de l'Intérieur.

Il "a montré ces dernières semaines et derniers mois qu'il avait trouvé des décisions et des orientations qui répondaient à une partie de ce que l'opinion demande", a jugé le Premier ministre sur France 2.

Avant d'ajouter espérer "un soutien puissant de la droite républicaine". Le Premier ministre table sur la nomination de son gouvernement "dans le week-end" ou "en tout cas avant Noël".

Alexis Cuvillier avec Marie-Pierre Bourgeois