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Fillon sur le vol de Valls pour Berlin: "Je demande qu'il paye son billet"

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L'ancien Premier ministre François Fillon, député Les Républicains, était mercredi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC.

Invité mercredi sur BFMTV et RMC, François Fillon estime que Manuel Valls "a commis une erreur" avec son voyage en avion à Berlin pour la finale de la Ligue des champions, car "il n'aurait pas dû raconter des histoires. Il aurait dû assumer le fait qu'il est Premier ministre de la France, et que comme tous les chefs de gouvernement des grands pays, il se déplace dans des avions militaires, pour des raisons à la fois de sécurité et de disponibilité. (...) Mais Quand c'est des déplacements privés, on paye l'équivalent du billet d'avion. Manuel Valls serait allé immédiatement à la télévision pour dire 'Oui, je suis allé à un match de foot et je paye mes billets', la polémique serait éteinte".

"Je demande qu'il paye son billet, c'est la règle", insiste François Fillon. Une règle que l'ancien Premier ministre avait finalement décidé de suivre après la polémique sur ses déplacements en avion aux frais de l'Etat dans son fief de la Sarthe, alors qu'il était lui-même locataire de Matignon.

Aujourd'hui, avec cet épisode du vol pour Berlin, François Fillon juge que Manuel Valls "alimente une sorte de populisme qui se retourne ensuite contre les hommes politiques", estime l'ancien Premier ministre.

"Je fais mes déplacements à mes frais"

Que dire alors du voyage en avion privé de Nicolas Sarkozy au Havre, sur les deniers du parti en difficulté financière? François Fillon apparaît visiblement gêné par la question. "En tout cas moi, j'ai zéro euro de mon parti pour mener le travail que je fais, et je fais tous mes déplacements à mes frais en train et en voiture", répond dans un sourire entendu le député Les Républicains.

A propos des mesures pour l'emploi présentées mardi par Manuel Valls, François Fillon assure en avoir proposé "la moitié" dans des amendements à la loi Macron, mais "ces mesures ont été repoussées par la majorité, je ne vais pas vous dire aujourd'hui qu'elles sont mauvaises". Il se dit en revanche hostile à la prime de 4.000 euros aux petits patrons pour une première embauche, une mesure "démagogique", au moment où la France va atteindre "100% de son PIB en dette". Mais "les autres mesures sont des mesures positives".

"On se roule devant le Qatar"

"La loi Macron telle qu'elle a été réécrite par le Sénat, je la vote dès demain" à son retour à l'Assemblée nationale, affirme le député Les Républicains, même s'il y manque notamment, juge-t-il, "la fin des 35 heures".

François Fillon réclame aussi "une réforme de la fiscalité du capital pour qu'il y ait à nouveau des capitalistes françaises qui investissent dans l'économie française, parce que ça n'existe plus (...). On a pourchassé les capitalistes français, on les a taxés, on les a fichus dehors, on les a traités de tous les noms, et maintenant on va se rouler devant les investisseurs du Qatar ou des Etats-Unis pour sauver les entreprises françaises".

A droite, "les coups bas se multiplient"

Dans la perspective de la présidentielle 2017 et face à Nicolas Sarkozy, "à droite, les choses sont ouvertes, maintenant", juge François Fillon. "Si j'ai accepté de rester dans l'UMP malgré le fait qu'on m'avait volé ma victoire à la présidence, c'est justement parce que j'ai obtenu que les primaires soient organisées", rappelant que "tous les Français peuvent être électeurs à la primaire".

Dans la course à la présidentielle, François Fillon prévient qu'il n'abdiquera pas, malgré "les coups bas qui se multiplient". Le discours de l'ancien Premier ministre a été sifflé au sein de son propre camp, lors du congrès des Républicains, par des militants sarkozystes. "Quand dans un congrès fondateur, on siffle les deux anciens Premiers ministres (lui-même et Alain Juppé, Ndlr) qui comme par hasard, sont deux candidats à l'élection présidentielle, on ne peut pas dire que ce soit extrêmement serein". Mais, prévient-il, "je n'envisage pas d'être battu".